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Cinéma

"Un film très personnel", Angelina Jolie combat un cancer du sein dans "Coutures", le nouveau film d'Alice Winocour

Angelina Jolie, dans "Coutures" d'Alice Winocour.

Angelina Jolie, dans "Coutures" d'Alice Winocour. - Carole Bethuel

Dans "Coutures", la réalisatrice française explore l'univers de la mode parisienne à travers le destin croisé de trois femmes.

La réalité rattrape parfois la fiction. Angelina Jolie le confie: Coutures est, pour elle, "un film très personnel". "Il me semblait si intime que dans mon esprit, c'est probablement le seul film qui ne ressemble pas à un film", déclare-t-elle à Variety. La star américaine est la tête d'affiche du prochain film de la réalisatrice française Alice Winocour (Revoir Paris), sur le monde de la haute-couture et présenté au festival du film de Toronto.

Le long-métrage suit Maxine Walker, réalisatrice de films à petit budget, qui découvre être atteinte d'un cancer du sein agressif alors qu'elle est chargée de réaliser un film pour un défilé de la Fashion Week parisienne.

"J'avais Angelina en tête en écrivant le scénario. Je savais qu'elle était connectée à l'histoire. Je voulais travailler avec elle depuis longtemps, et j'ai pensé qu'il serait intéressant de montrer sa fragilité et la femme derrière l'icône", explique Alice Winocour à Variety.

L'intrigue qui fait écho au parcours de l'actrice oscarisée de 50 ans. En 2013, Angelina Jolie avait révélé avoir subi une double mastectomie préventive, étant porteuse du gène BRCA1 qui augmente considérablement les risques de développer un cancer du sein ou des ovaires.

Six ans plus tôt, sa mère Marcheline Bertrand est morte des suites d'un cancer du sein et des ovaires. Une perte sur laquelle est revenue l'actrice, très émue, lors du festival de Toronto dimanche 7 septembre: "L'une des choses dont je me souviens lorsque ma mère m'a dit qu'elle avait un cancer (...), c'est qu'elle me disait: 'tout ce qu'on me demande, c'est à propos du cancer. Si vous connaissez quelqu'un qui traverse une épreuve, posez-lui également des questions sur tout le reste de sa vie. C'est une personne entière, et elle est toujours en vie."

Ella Rumpf et Anyier Anei dans "Coutures", d'Alice Winocour.
Ella Rumpf et Anyier Anei dans "Coutures", d'Alice Winocour. © Carole Bethuel

Défi linguistique

Récit sur la résilience féminine - "il s'agit des corps et des vies des femmes et de l'effet que nous avons les unes sur les autres", résume Angelina Jolie - Coutures réunit un casting franco-international avec Louis Garrel, Ella Rumpf dans le rôle d'Angèle, une maquilleuse française aspirant à devenir écrivaine, et la mannequin sud-soudanaise Anyier Anei qui fait ses débuts d'actrice dans le rôle d'Ada.

"Pour moi, c'est comme si ces trois femmes étaient une seule femme à différents âges, une dans la vingtaine, l'autre dans la trentaine, et Angelina dans la quarantaine", analyse la réalisatrice.

Le tournage, mené à la fois en français et en anglais, a représenté un défi linguistique pour Angelina Jolie. "J'étais aussi nerveuse de parler français", avoue-t-elle. Bien que sa mère soit d'origine française, l'actrice a dû apprendre la langue avant de jouer dans le film.

Angelina Jolie et Louis Garrel, dans "Coutures" d'Alice Winocour.
Angelina Jolie et Louis Garrel, dans "Coutures" d'Alice Winocour. © Carole Bethuel

Dans les ateliers Chanel, pour la première fois

Pour la première fois de son histoire, Chanel a autorisé le tournage d'un film de fiction dans ses ateliers et showroom parisiens. "Dans la plupart des films sur la mode, c'est généralement du point de vue d'un directeur artistique, qui sont majoritairement des hommes. J'ai trouvé très intéressant d'avoir le point de vue féminin et celui des héros de la classe ouvrière", souligne Alice Winocour.

Le film, distribué par Pathé en France, a été présenté en avant-première, au Festival international du film de Toronto.

Sophie Hienard