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Violences urbaines: le maire de Trappes s'en prend à l'État "qui a échoué socialement et politiquement"

Ali Rabeh, le maire de Trappes (Yvelines).

Ali Rabeh, le maire de Trappes (Yvelines). - BFM Paris Île-de-France

Ali Rabeh, le maire de Trappes, critique la politique menée par l'État à la suite des violences qui ont éclaté dans de nombreuses villes de banlieue dans la nuit de mercredi à jeudi.

"Une bombe à retardement [a] explosé". Le maire de Trappes (Yvelines), Ali Rabeh, analyse les violences urbaines, qui ont éclaté dans la nuit de mercredi à jeudi après la mort de Nahel à Nanterre, comme un "aboutissement logique" d'une situation qui dure "depuis des dizaines d'années".

"Deux Frances qui se font face"

"Cette nuit, le vernis de la politique de la ville à coups de subventions conditionnées a craqué", affirme Ali Rabeh, qui ajoute y voir "les failles béantes" de l'État "qui a échoué socialement et politiquement".

L'élu regrette l'absence de prise en compte par les différents gouvernements des "très nombreuses alertes" et des" appels publics et pétitions" lancées par les maires de banlieue qu'il décrit comme "des vigies de la République".

Ali Rabeh rappelle notamment que le maire de Sevran, Stéphane Gatinon, avait démissionné en 2018 face à l'absence de politiques publiques menées dans les banlieues. Cette démission "a été minimisée, considérée comme anecdotique", critique le maire de Trappes.

"Nous ne pouvons plus vivre avec deux France qui se font face, s’ignorent et refusent de se mêler", poursuit-il dans son communiqué. "Il n’y a plus un jour à perdre."

"Saisi d'effroi"

Mercredi, au lendemain de la mort de Nahel tué par un tir de la police à Nanterre, le maire de Trappes avait fait part de son "effroi" devant le "meurtre" du jeune homme de 17 ans.

Ali Rabeh avait demandé à être "solidaire avec la famille et les proches" de Nahel tout en demandant à la population d'exprimer son "indignation [...] dans le calme et la dignité".

Amaury Tremblay