BFMTV
Paris Île-de-France

Paris: alors que les déchets dans les rues se raréfient, une nouvelle grève des éboueurs se profile

placeholder video
Après trois semaines d'interruption du ramassage des ordures, le retour à la normale est proche dans la capitale. Avant le mouvement social du 13 avril, l'opposition appelle la mairie centrale à "anticiper".

La CGT a joué la carte de la transparence. Dès ce lundi, les représentants syndicaux de la Filière traitement des déchets, nettoiement et eau, égouts et assainissement (FTDNEEA) de la ville de Paris ont adressé une lettre à Anne Hidalgo pour lui signifier qu'ils lançaient un préavis de grève illimitée à compter du 13 avril.

Une date symbolique: le lendemain, "dans la soirée", le Conseil constitutionnel tranchera sur la validité ou non de la réforme des retraites. La CGT s'oppose fermement à ce texte. Le syndicat le juge "particulièrement néfaste pour les femmes et les hommes (...) qui ont des métiers pénibles et insalubres".

L'annonce de ce préavis survient quelques jours seulement après l'interruption d'un mouvement social de trois semaines mené par les éboueurs et égoutiers. Un laps de temps suffisant pour permettre l'accumulation de jusqu'à 10.000 tonnes de déchets sur les trottoirs des rues des arrondissements sous régie municipale.

La collecte ralentie

À ce stade, le retour à la normale n'a pas encore été atteint, même si les services de la ville s'y attellent, rapporte une source municipale à BFM Paris Île-de-France. Laquelle précise que "des efforts conséquents des services" et "le déploiement de matériels supplémentaires (grappins, bennes de grande capacité) permettant une collecte plus rapide" ont permis d'éliminer une grande partie des amas d'ordures des rues.

Ce mardi, la collecte a néanmoins été ralentie par le blocage de deux sites d'incinération, entrainant des trajets plus longs ou le retour des bennes au garage sans avoir pu vider leur contenu.

Du côté de la mairie de Paris, on prend acte de la grève qui se profile à l'horizon. "Plus que jamais, nous appelons le gouvernement à retirer sa loi, dans un dialogue social renoué et apaisé", indique une source municipale. Un engagement que la CGT salue dans son courrier adressé à Anne Hidalgo. Malgré les attaques et les injonctions du gouvernement, l'édile avait refusé de réquisitionner des éboueurs pendant la première phase de grève.

"Mettre en place un service public minimum"

Geoffroy Boulard, maire Les Républicains du 17e arrondissement de Paris, attend de la municipalité qu'elle prenne les dispositions nécessaires à une nouvelle interruption du travail des éboueurs.

"À partir du moment où on est prévenu en avance, on doit anticiper, clame l'élu à notre micro. Et on doit réellement mettre en place ce service public minimum de collecte des ordures ménagères dans les arrondissements qui sont gérés par la régie de la ville de Paris."

Et d'ajouter: "Il n'y a aucune raison qu'on ait deux traitements différents dans Paris. Les arrondissements, qui sont en régie municipale, et les autres, qui sont délégués au privé".

Si cette anticipation a un coût, la mairie centrale ne manquera pas de l'ajouter à "la facture" qu'elle entend adresser à l'État pour compenser les dégâts et les heures supplémentaires engendrés par la contestation contre la réforme des retraites.

Nicolas Dumas avec Florian Bouhot