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Paris Île-de-France

Paris: la grève des éboueurs à peine terminée, les syndicats affirment se préparer à "ressurgir"

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Dans un communiqué, la CGT explique devoir suspendre le mouvement en raison du faible nombre de grévistes. Depuis le 6 mars, la collecte des déchets est perturbée à Paris.

Une pause pour revenir plus fort? La CGT a annoncé ce mardi la suspension de la grève des éboueurs commencée à Paris le 6 mars dernier. Dans un communiqué, le syndicat explique rester très mobilisé contre la réforme des retraites.

Il n'exclut pas une reprise du mouvement, disant "à bientôt" aux salariés toujours en grève et affirmant se préparer à "ressurgir". Comme l'explique Jérôme Gaschard, éboueur, au micro de BFM Paris Île-de-France: "On a perdu une bataille mais on n'a pas encore perdu la guerre."

"Nous avons besoin de discuter avec les agents de la Filière déchet et assainissement de la ville de Paris afin de repartir plus fort à la grève jusqu'à l'obtention de nos revendications", peut-on lire dans le communiqué.

"Ce n'est pas fini"

La CGT FTDNEEA, qui rassemble les éboueurs, égoutiers, conducteurs de bennes de la capitale, explique n'avoir "presque plus de grévistes" ce mardi, d'où la suspension du mouvement.

"Je pense qu'il n'y a plus de grévistes tout simplement parce que financièrement parlant, une grève ça coûte très très cher. Le pouvoir d'achat est en chute libre. Là, on va lever de manière à ce que les gens reprennent le travail et se refassent financièrement", affirme Jérôme Gaschard.

Avant d'ajouter: "Mais il y aura toujours des mouvements qui vont éclater. Ce n'est pas fini."

Car la CGT FTDNEEA reste ferme: "Le combat n'est pas terminé. Macron et Borne doivent retirer cette réforme et se mettre à la table des négociations." Les syndicalistes appellent "tous les personnels de la DPE (Direction de la propreté et de l'eau, ndlr) à s'inscrire dans les manifestations nationales", la prochaine était prévue le jeudi 6 avril par l'intersyndicale.

7000 tonnes dans les rues mardi

Depuis 23 jours, les éboueurs parisiens sont en grève pour protester contre la réforme des retraites, ayant pour conséquence l'accumulation des déchets. Mardi environ 7000 tonnes se trouvaient toujours dans les rues de la capitale d'après la mairie, un chiffre en baisse par rapport au 10.000 tonnes en fin de semaine dernière.

Vendredi dernier, deux usines d'incinération avaient déjà rouvert, celles de Saint-Ouen et d'Issy-les-Moulineaux, après le vote de la fin du mouvement. Dans cette dernière, un "barrage filtrant intermittent par des personnes extérieures au site" était toujours en place mardi, indiquait la Syctom à l'AFP.

Les employés de Pizzorno, la société privée en charge du ramassage des ordures dans le 15e arrondissement, avaient également mis fin à leur grève vendredi dernier, d'où l'amélioration de la situation ces derniers jours.

Marine Langlois