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Déchets à Paris: le début d'un lent retour à la normale après la réquisition d'agents

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Des agents ont commencé à ramasser les ordures dans les rues de Paris ce lundi matin, mais un retour à la normale pourrait encore prendre du temps.

"On est enfin libéré." Soulagement pour les Parisiens ce lundi matin, alors que les éboueurs réquisitionnés par la préfecture de police ont commencé à déblayer les rues des quelque 10.000 tonnes de déchets qui s'y entassent depuis deux semaines.

Ce lundi matin, 96 bennes sont sorties des régies municipales pour permettre le nettoyage de la moitié des arrondissements parisiens, l'autre moitié étant prise en charge par des sociétés privées.

Malgré cela, le retour à la normale risque de prendre du temps. Dans le 6e arrondissement, il a fallu deux heures aux agents pour nettoyer les poubelles accumulées. En seulement deux rues, le camion-benne, qui peut normalement contenir environ 5 tonnes de déchets, était déjà plein.

Les camions remplis rapidement

Mêmes difficultés dans le secteur de Montparnasse, dans le 14e arrondissement. Si les agents qui déblayaient les rues de ce quartier ce lundi matin n'étaient pas en grève, le chauffeur du camion fait quant à lui partie des agents réquisitionnés.

En seulement 20 mètres, ces agents ont ramassé assez de déchets pour remplir tout un camion-benne. Déblayer le reste de la rue pourrait prendre toute la journée, ont-ils indiqué à BFMTV.

Dans le reste de la capitale, le ramassage d'ordures pourrait prendre du temps, toutes les rues n'étaient pas encore prises en charge ce lundi.

D'autant plus que les sites de tri de Romainville et Aubervilliers, jusqu'ici bloqués par les opposants à la réforme des retraites, n'ont été libérés que ce lundi matin par les forces de l'ordre. Le centre de déchets de Vitry-sur-Seine avait quant à lui été débloqué dans la matinée de vendredi.

Sur les trois sites d'incinération en région parisienne, des barrages filtrants ont été mis en place au cours du week-end, pour laisser passer des camions de collecte d'ordures, avait indiqué une déléguée syndicale à l'AFP.

Un filtrage des camions a eu lieu samedi et dimanche sur le site d'Issy-les-Moulineaux et est prévu ces lundi et mardi sur celui de Saint-Ouen.

Une situation devenue "insupportable"

Malgré tout, les Parisiens se réjouissent de voir les déchets disparaître peu à peu de leurs rues.

"Le quartier est devenu infréquentable", déplore Laure, une résidente, au micro de BFM Paris-Île-de-France. Elle évoque une situation qui devenait "insupportable au quotidien".

Une situation difficile en particulier pour les commerçants, qui ne pouvaient continuer à exercer leur activité quand les trottoirs étaient jonchés de poubelles.

"Ouvrir un magasin avec les déchets, sincèrement, non. Moi, je ne peux pas servir les clients", déclare Hedia, boulangère, qui exprime sa "joie de ne plus voir la saleté" devant son enseigne.

Malgré tout, les riverains comprennent les revendications des éboueurs parisiens, en grève depuis deux semaines contre la réforme des retraites. "On est content" de ne plus voir les déchets s'amasser, assure Guénaëlle, une riveraine, qui admet tout de même qu'avec ce mouvement des éboueurs, "on se rend compte des métiers essentiels".

Le préfet de police de Paris, Laurent Nunez, avait annoncé jeudi dernier la réquisition d'agents grévistes pour assurer le ramassage des ordures dans la capitale, où 3000 tonnes de déchets sont collectées quotidiennement en temps normal.

Clémence Renard, Sonia Carneiro, Cédric Faiche avec Laurène Rocheteau