Crack à Paris: une vingtaine d'associations et collectifs interpellent Emmanuel Macron dans une lettre

Ils en appellent au président de la République. Dix-sept collectifs et neuf associations de riverains, ont envoyé une lettre à Emmanuel Macron concernant la question du crack à Paris.
Dans leur viseur: le projet de créer des lieux d'accueil et de consommation pour les toxicomanes dans la capitale. Ils demandent notamment l'abandon des haltes soins addiction (HSA), refusant que Paris devienne la "capitale mondiale du crack et de la toxicomanie".
"Ce qu'on vise avec cette lettre, c'est demander au président de la République d'intervenir, essayer de voir si il n'y aurait pas une autre solution possible que ces salles HSA qui seront en fait des salles de consommation", explique Frédéric Francelle, porte-parole du collectif Paris 19 à BFM Paris.
Insécurité pour les riverains
La sécurité de leur environnement est l'une des premières préoccupations des signataires de la lettre. Ils affirment que l'ouverture de ces établissements est synonyme d'insécurité pour les riverains.
"Tout autour de la salle, il va y avoir tout le trafic pour pouvoir consommer. Il y aura des vendeurs de drogue, il y aura forcément de l'insécurité. Parce que les consommateurs, il va falloir qu'ils aillent chercher de l'argent autour de la salle. C'est ça qui nous pose problème", martèle le porte-parole de Paris 19.
Au-delà de la question de l'insécurité, les signataires de la lettre estiment que les HSA ne sont pas des solutions "pérennes". Elles ne permettraient pas vraiment aux toxicomanes de sortir de l'addiction mais seraient plutôt "des encouragements à consommer". Ils demandent une prise de position forte du président de la République sur la question du crack.
"Ce qu'on voudrait, c'est que le président de la République intervienne" (...) pour dire "on ne doit pas consommer du tout. C'est-à-dire que la drogue est interdite et pour pouvoir ne plus consommer, il faut qu'il y ait des structures qui vont les encadrer et les sortir de la drogue. Les sevrer et les réinsérer ensuite", affirme Frédéric Francelle.
Plaidoyer pour les communautés thérapeutiques
De son côté, la mairie de Paris assure que les HSA seront différents des lieux de consommation à moindre risque et tendront plutôt vers une "prise en charge globale" des toxicomanes.
Une réponse qui ne convainc guère les associations et les collectifs de riverains qui plaident pour l'exploration d'autres solutions comme les communautés thérapeutiques. Ces dernières sont des structures qui souhaitent "placer le groupe au cœur du projet thérapeutique et d’insertion sociale", d'après le site du Gouvernement.
En septembre, Matignon a validé la création de lieux de prise en charge et de soins des toxicomanes dans la capitale. Reste à savoir où ces établissements seront implantés, un point sur lequel la mairie et la préfecture se renvoient la balle.
La question du crack est donc toujours un point de crispation dans la capitale. Des collectifs de riverains manifestent régulièrement, surtout depuis le déplacement de toxicomanes vers la porte de la Villette, le 24 septembre dernier.