Avancer les vacances en Île-de-France? Les parents d'élèves pas favorables à l'idée de Pécresse

Fixer les vacances scolaires des écoliers franciliens au 2 avril plutôt qu'au 17. C'est la proposition faite au préfet d'Île-de-France par Valérie Pécresse, présidente de la Région, pour endiguer la diffusion du Covid-19. Si Anne Hidalgo s'oppose à cette idée, selon son entourage, le gouvernement, lui, n'exclut pas totalement le scénario suivant: associer deux semaines de congés à deux semaines de cours à la maison, pour ne pas créer une "rupture d'apprentissage".
Du côté de certains parents d'élèves, directeurs d'écoles ou encore pédiatres, on redoute une telle décision. "Il y a des parents qui travaillent, qui ont déjà anticipé, qui posé des vacances", a tenu à rappeler Laurent Zameczkowski, représentant de la Fédération de parents d'élèves (PEEP), au micro de BFM Paris. "Il y a plusieurs zones. Il y a une logistique. Il y a aussi des parents qui sont séparés donc ils doivent gérer des plannings avec des semaines alternées."
Alix Rivière, co-présidente de la FCPE 93, abonde en ce sens. "Comme d'habitude, on va être obligés de se débrouiller", a-t-elle déploré sur notre antenne ce jeudi matin. "Les parents, depuis le début de l'année, ils sont furax (...) Je suis extrêmement choquée."
"La dernière variable d'ajustement"
Outre un casse-tête organisationnel, les parents d'élèves craignent une hausse décrochage scolaire. "On a vécu une période de premier confinement, où on a fait l'école à la maison. Et c'est extrêmement compliqué", souligne Nageate Belahcen, administratrice nationale de la FCPE. "Aujourd'hui, la plupart des parents sont inquiets pour leurs enfants." Une inquiétude partagée par un directeur d'école contacté par BFM Paris.
"Ce serait totalement incongru de fermer les écoles et laisser les coiffeurs ouverts, laisser les fleuristes ouverts et laisser les chocolatiers ouverts", estime le pédiatre Robert Cohen. "L'école, ça se ferme dans le cadre d'un confinement complet. C'est la dernière variable d'ajustement." Ce jeudi, Gabriel Attal a confirmé qu'il s'agissait d'un "ultime recours".
Si le gouvernement n'écarte pas la proposition de Valérie Pécresse, c'est parce que la courbe des contaminations grimpe en flèche dans les établissements scolaires. En une semaine, le nombre de cas de Covid-19 déclarés - et donc sans doute sous-estimé - chez les élèves est passé de 9000 à 15.000 à l'échelle nationale. Mais seules 2018 classes sont fermées, soit 0,4% des classes en France.