Anne Hidalgo pas candidate en 2026: les coulisses de la décision de la maire de Paris

C'est officiel: Anne Hidalgo ne briguera pas un troisième mandat à la tête de Paris. Une décision annoncée ce mardi 26 novembre dans un entretien au Monde, mais qui a été prise entre quatre murs bien plus tôt.
Anne Hidalgo a choisi de ne pas se représenter en 2026 avant les Jeux olympiques et paralympiques, confie l'entourage de la maire de Paris à BFM Paris Île-de-France. Néanmoins, compte tenu de l'événement sportif mais aussi du contexte politique tendu avec la dissolution et les élections législatives anticipées, l'édile n'a pas voulu prendre la parole plus tôt.
"Permettre à Rémi Féraud de porter son projet"
Une décision très importante pour la femme politique, qui en 2026 fêtera ses 25 ans à l'hôtel de ville (première adjointe de 2001 à 2014 sous Bertrand Delanoë, puis maire).
"Si elle le fait maintenant, c'est pour permettre à Rémi Féraud de porter son projet et d'être candidat", nous souffle son entourage.
Le sénateur PS et président du groupe Paris en Commun au Conseil de Paris avait fait part à la maire mi-septembre de son envie de se présenter. Selon nos informations, Rémi Féraud a dès lors entamé des discussions avec les autres élus de la majorité pour expliquer ses ambitions.
Ce n'est "pas une décision qu'il a pris sur un coin de table", assure-t-on à l'hôtel de ville.
Un processus interne pour départager les candidats
Un processus interne sera organisé par la fédération PS pour désigner le candidat, ce qui est prévu dans le cadre d'une élection locale. Emmanuel Grégoire, ex-premier adjoint d'Anne Hidalgo et aujourd'hui député parisien, avait notamment lui aussi fait part de sa volonté de se présenter aux élections municipales il y a une semaine.
Selon les informations de BFM Paris Île-de-France, le député a appelé Rémi Féraud la semaine dernière pour l'informer de sa candidature. Il n'y aurait aucune animosité entre les deux hommes politiques. Dans Le Parisien, il avait expliqué avoir "beaucoup d'estime" pour le sénateur.
Toutefois, Emmanuel Grégoire notait aussi que "Paris n'est pas un héritage", et que "ce seront d'abord les militants socialistes puis les Parisiens qui décideront".
Emmanuel Grégoire va donc chercher sa légitimité via les militants, tandis que Rémi Féraud profite de l'adoubement d'Anne Hidalgo et du soutien de cadres socialistes.
Rémi Féraud, un profil idéal?
Pour Anne Hidalgo, c'est bien Rémi Féraud qui est le plus à même de permettre le rassemblement et de prendre sa succession.
Depuis des années, les deux élus partagent leurs idées et leurs combats. Rémi Féraud a toujours suivi la politique d'Anne Hidalgo, sans rechigner, malgré des sujets parfois clivants et impopulaires comme celui des salles de consommation à moindre risque, qu'il a ouvert dans le 10e arrondissement.
Selon l'entourage d'Anne Hidalgo, c'est un élu à la colonne vertébrale bien bâtie et qui ne va pas louvoyer. "Pas trop clivant", il sait "négocier et discuter". Il a aussi de l'expérience, avec deux mandats comme président du groupe de la majorité.
Anne Hidalgo devrait donc le soutenir notamment dans un premier déplacement prévu dans quelques jours. Les deux élus socialistes ont souvent été aperçus ensemble ces dernières semaines, notamment à l'avant-première des misérables au théâtre de Châtelet ou encore à l'inauguration des illuminations des Champs-Élysées ce dimanche 24 novembre.
Quid de l'après-Paris pour Hidalgo?
Anne Hidalgo ne compte toutefois pas lâcher la mairie de Paris avant le jour venu. "Elle sera maire jusqu'à la dernière seconde", assure son entourage. "Elle ne compte pas faire de 2025 une année de la tranquillité. Elle tire son autorité de son mandat et de sa légitimité démocratique jusqu'en 2026."
En 2025, la ville prévoit par exemple un investissement de 1,7 milliard d'euros. Dans les projets à venir figurent les nouvelles forêts urbaines à l'hôtel de ville et place du Colonel-Fabien, la rénovation de la place de la Concorde, le parvis de Notre-Dame, la baignade ouverte au public dans la Seine à l'été 2025, la végétalisation de nouvelles rues, ou encore l'installation de nouveaux logements sociaux.
Après avoir rendu son écharpe en 2026, Anne Hidalgo va continuer de faire de la politique, "en partageant des valeurs humanistes, écologistes et sociales-démocrates", confie son entourage à BFM Paris Île-de-France.
Elle compte notamment se tourner à l'international pour poursuivre son combat contre le changement climatique. Si à ce stade, rien n'est encore acquis, Anne Hidalgo l'assure dans les colonnes du Monde: "à quelle place, je verrai, à un endroit où je serais très libre".