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Mayotte: Bayrou affirme que l'immigration "incontrôlée" n'est pas "acceptable" et promet des "reconduites"

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Le Premier ministre a promis de s'attaquer à l'immigration "incontrôlée" sur l'archipel de Mayotte en multipliant les "contrôles" et les "reconduites".

La lutte contre l'immigration irrégulière au cœur de l'action du gouvernement à Mayotte. En déplacement sur l'archipel après le passage dévastateur du cyclone Chido, François Bayrou a promis ce lundi 30 décembre ne pas "éluder" cette "question".

"Il n'est pas acceptable de se trouver à Mayotte avec une immigration incontrôlée et que tout le monde considère à peu près comme incontrôlable. Pour moi, ce n'est pas possible", a de nouveau insisté ce mardi le Premier ministre depuis Sainte-Marie, sur l'île de La Réunion.

"Vagues de haine"

"Je n'accepterai jamais de dire qu'on n'a pas les moyens, parce que qui va payer? Ce sont les plus pauvres des Mahorais qui sont dans un désespoir qui entraîne des vagues de rejet, quand ce n'est pas de haine", a poursuivi François Bayrou.

Selon le Premier ministre, ce "rejet" des immigrés illégaux, principalement venus des Comores voisines, ne s'explique pas par "des problèmes de race". "Ce sont les mêmes cultures, les mêmes origines dans l'océan Indien, la même religion, ce sont des langues extrêmement proches", a-t-il argumenté.

"Vous ne pouvez pas accepter dans un territoire français qu'une personne sur quatre soit des illégaux", a-t-il encore insisté, ajoutant vouloir mener "les contrôles qui s'imposent" et faire des "reconduites quand il y a des reconduites à faire".

Face à l'immigration irrégulière - le département compte 320.000 habitants selon l'Insee, mais peut-être 100.000 à 200.000 de plus avec les sans-papiers -, François Bayrou a plaidé lundi pour un "recensement général et précis de la population".

Une "opération vérité qui permettra de sortir des ambiguïtés et des incohérences que beaucoup d'élus ont signalé sur l'appréciation numérique de la population", a-t-il fait valoir, alors qu'il avait plus tôt dans la journée jugé "irresponsable" de prétendre "qu'il n'y a pas un problème d'immigration brûlant à Mayotte".

"Plus dur avec les Comores"

Quelques jours seulement après le passage du cyclone, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau s'était attiré les foudres de la gauche en liant la reconstruction de l'archipel avec la résolution de "la question migratoire".

Le locataire de l'hôtel de Beauvau appelle à "être beaucoup plus dur avec les Comores", État qui a pris son indépendance de la France en 1975 et qui revendique la souveraineté de Mayotte. Selon lui, les autorités comoriennes poussent "des populations vers Mayotte pour susciter une sorte d'occupation clandestine".

Emmanuel Macron a estimé pour sa part qu'il fallait augmenter le nombre de reconduites à la frontière d'étrangers en situation irrégulière depuis Mayotte, pour passer de 25.000 actuellement à 35.000-40.000 par an.

François Blanchard