"Après six jours c'est normal?": à Mayotte, Macron interpellé sur la lenteur de l'acheminement de l'aide

"L'eau n'y est pas, aucun service n'est là, après six jours c'est normal?". Un habitant de Mayotte a chargé Emmanuel Macron, en déplacement dans l'archipel ce jeudi 19 décembre alors que le département a été ravagé par le passage meurtrier du cyclone Chido.
"Vous avez dit que les secours étaient arrivés, que l'eau était arrivée... Ce n'est pas la vérité", a déploré cet habitant.
De son côté, Emmanuel Macron a affirmé qu'on "a déblayé, on a mis quatre jours, on a envoyé des forces militaires pour que (l'aide) arrive par la route". "Ensuite, on a planifié et maintenant on dispatche dans les communes, ce qu'on a planifié c'est jusqu'à dimanche", a-t-il détaillé.
Les habitants manquent d'eau et de nourriture
Le chef de l'État a assuré que l'aide et les secouristes sont "en train d'arriver commune par commune".
"On est en train de faire venir des hélicoptères pour qu'ils puissent prendre l'eau et les aliments pour qu'ils aillent plus vite et avant dimanche", a-t-il ajouté. Une grande partie de la population mahoraise manque de tout, notamment d'eau et de nourriture. Environ un tiers de la population vit dans de l'habitat précaire, totalement détruit par la puissance des vents du cyclone samedi.
Selon des chiffres provisoires, 31 morts et quelque 1.400 blessés ont été officiellement recensés, mais les autorités craignent un bilan beaucoup plus lourd.
"En parallèle de ça, on doit rétablir l'eau et l'électricité", a ajouté Emmanuel Macron ce jeudi.
"Rebâtir" Mayotte avec de nouveaux "critères"
"Je ne dis pas du tout que tout va bien", a concédé le chef de l'État, assurant que "les secours vont continuer à se déployer". "On n'a pas besoin de promesses on a besoin d'actes", lui a rétorqué l'habitant qui l'a interpellé.
Ce dernier a notamment déclaré que "les bidonvilles on savait que ça allait être une catastrophe". "C'est pour ça qu'on veut les enlever", a répondu Emmanuel Macron.
Le président français a dit ce jeudi vouloir "rebâtir" Mayotte avec de nouveaux "critères". Il a aussi rejeté les accusations de "démission" de l'État dans le département le plus pauvre du pays. "On va mettre en place un fonds d'indemnisation pour accompagner ceux qui ne sont pas assurés", a-t-il ajouté, sans en préciser l'abondement.