Des entreprises "ont tout perdu": à Mayotte, l'économie locale dévastée par le cyclone Chido

À Mayotte, le cyclone Chido a mis à terre l'économie locale. L'état de "calamité exceptionnelle" a été activé sur l'archipel de l'océan Indien, où il est encore difficile pour l'heure d'évaluer l'étendue exacte des dégâts. Le bilan humain, très provisoire, fait encore état de 31 morts et 1.373 blessés. Sur place, salariés et chefs d'entreprise sont démunis face à la situation mahoraise.
Aucune entreprise n'a été épargnée à Mayotte, il n'est question que de degré de destruction, selon un représentant du Medef. "Il y a deux cas de figure. D'abord ceux qui ont eu la chance d'avoir des constructions qui ont résisté, la plupart ont perdu le toit ou un bout de toit et sont en train d'essayer de colmater", évoque Bruno Arcadipane, vice-président du Medef, auprès de BFM Business.
"D'autres ont tout perdu et, là, c'est extrêmement difficile", parce qu'ils "se retrouvent dans la rue", explique Bruno Arcadipane.
Les infrastructures ont été détruites et bon nombre d'employés sont encore injoignables. "Nous sommes le principal employeur associatif de Mayotte avec près de 800 salariés" et "nous avons pu en joindre à peine la moitié", confirme le délégué territorial aux Outre-mer du groupe SOS, Maxime Zennou, pour qui il est "absolument indispensable de rétablir les circuits de communication", évoquant l'électricité, le réseau téléphonique et les routes.
Chômage partiel réclamé
Au-delà des réseaux de communication, toute l'économie mahoraise est à l'arrêt: à peine 40% des petits commerces ont pu rouvrir à l'heure actuelle, et seulement un seul supermarché. Pour le Medef, la vie économique ne pourra pas reprendre avant plusieurs mois. L'organisation patronale réclame la mise en place du chômage partiel.
"Il est impératif que les salariés puissent être payés comme nous l'avons tous été lorsqu'il y a eu cette terrible période covid", souligne Bruno Arcadipane.
Cette mesure fait son chemin à la cellule de crise de Bercy. Le ministère de l'Économie veut aussi mettre en place des aides d'urgence pour les indépendants. Le blocage des prix des produits de grande consommation a, lui, été décrété ce jeudi matin.