Volodymyr Zelensky invite Emmanuel Macron en Ukraine pour constater la réalité du “génocide”

Il faut être en Ukraine pour comprendre. C'est de cette manière que Volodymyr Zelensky a tranché sur l'appellation de "génocide" perpétré par l'armée russe dans le pays envahi depuis bientôt deux mois. Invité exceptionnel de BFMTV ce mercredi soir, le président ukrainien est revenu sur ses propos, lorsqu'il avait considéré comme "blessant" le choix d'Emmanuel Macron de ne pas reconnaître de "génocide" de la part de la Russie.
“Je pense qu'Emmanuel Macron parle d'un point de vue strictement juridique. Et je crois vraiment qu’il comprendra que c’est un génocide quand il viendra ici. Je l’invite, comme j’invite chaque leader”, a-t-il déclaré, lançant l'invitation au chef de l'État français et candidat à sa réelection.
"On ne peut pas le comprendre"
Le président ukrainien a par ailleurs assuré que l'on ne pouvait pas mesurer l'étendue des atrocités commises en Ukraine sans y être, et qu'il fallait le constater de ses propres yeux pour le croire.
"Je pense que la question de génocide, de viols de femmes, d'enfants, de bébés, jusqu'où ils sont allés, on ne peut pas le comprendre. Comment comprendre la destruction totale de villes?" a-t-il questionné, avant d'assurer: "les gens n'y croient pas jusqu'à ce que ça les touche personnellement."
"Le mot génocide a un sens"
Il y a quelques jours, Emmanuel Macron était lui-même revenu sur ce désaccord avec son homologue ukrainien, estimant que "le mot génocide a un sens". Selon lui, "il doit être qualifié par des juristes, pas par des politiques". Le locataire de l'Élysée avait également assuré que la reconnaissance d'un génocide impliquerait une intervention occidentale directe dans le conflit.
À l'origine de cette mésentente sur les termes à employer, le président américain Joe Biden, qui avait justifié l'emploi du terme "génocide" lors d'un déplacement le 12 avril: "Il est de plus en plus clair que Poutine essaie simplement d'effacer l'idée même de pouvoir être un Ukrainien", avait-t-il alors précisé.
Mais si pour l'heure la réalité d'un génocide a été actée par les présidents ukrainiens et américains, elle doit encore et toujours être tranchée par la justice internationale.