Présidence de la Commission européenne: Macron ne veut pas d'un "spitzenkandidat"

Emmanuel Macron participe ce mercredi au Conseil européen à Bruxelles. Il partage avec ses partenaires une tâche ardue: dégager des noms pour mener l'exécutif européen, à commencer par le remplaçant de Jean-Claude Juncker, jusqu'ici président de la Commission européenne. "Au plus tard, il faudra avoir un nom avant l’installation du Parlement début juillet", a-t-il glissé à notre micro.
Le problème, et qui devrait pousser les uns et les autres à se revoir d'ici la fin du mois, c'est qu'Emmanuel Macron ne veut pas que le nouveau président de la Commission européenne, du Conseil européen, du Parlement, le haut-représentant au Affaires étrangères, et le patron de la Banque centrale européenne soient choisis selon le système des spitzenkandidat.
Les réticences d'Emmanuel Macron
Ce mot nous vient directement d'Allemagne et signifie à l'origine "têtes de liste". Il s'agit donc de choisir les nouvelles figures des institutions européennes parmi les leaders de la campagne continentale qui a tout juste pris fin. Auparavant, comme l'a rappelé Le Monde, les nominations relevaient du seul Conseil européen et les heureux désignés provenaient directement des gouvernements dirigés par les partis qui y étaient le mieux représentés.
Emmanuel Macron a expliqué ses réticences devant nos caméras. "Je ne veux pas d’un spitzenkandidat. Je suis clair là-dessus car moi j’étais favorable à un processus pleinement démocratique, c’est-à-dire on a des listes européennes, avec des têtes de liste mais qui sont les mêmes à travers l’Europe, et des vrais candidats européens. Le choix n’a pas été fait par les partis européens d’ailleurs, ils ont résisté et ont préféré rester à des élections purement nationales", a-t-il introduit. "Ce qu’on appelle les Spitzenkandidat sont une forme de fiction européenne que d’ailleurs personne ne connaît dans nos pays. Ils n’ont pas une légitimité démocratique européenne", a-t-il ensuite ajouté.
"Sortir du piège"
Le chef de l'Etat a encore développé:
"Je pense qu’il faut sortir de ce piège et prendre nos responsabilités en lien avec le Parlement européen. Nous avons des noms à proposer. Ils doivent d’abord être cohérents avec cette ambition. Ce doit être des femmes et des hommes qui ont les compétences et l’expérience en soutien de ces priorités que nous portons. Et qui seront acceptables par le Parlement qui votera."