Soupçons d'armes chimiques en Syrie: le régime freine les enquêteurs de l'ONU

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Présents mais impuissants. Alors que l'opposition accuse Bachar al-Assad d'avoir perpétré une attaque à l'arme chimique sur la banlieue de Damas, mercredi, causant plus de 1.300 morts, les enquêteurs de l'ONU, pourtant présents sur place, sont condamnés à rester bloqués dans leur hôtel, sans possibilité d'aller faire leur travail de vérification.
Site inaccessible
Les enquêteurs se retrouvent contraints d'attendre le feu vert de Damas, à l'hôtel, pourtant sité à quelques kilomètres du lieu de l'attaque, malgré les demandes des rebelles d'agir vite.
Selon Bachar al-Assad, le site est pour l'heure inaccessible, en raison des combats avec les rebelles qui empêcheraient toute inspection de la zone. "La mission est venue en Syrie avec l'objectif clair, à la demande de Damas, d'enquêter sur l'utilisation d'armes chimiques par les gangs terroristes", rappelle Walid al-Zoubi, membre du Parlement syrien.
"A chaque fois qu'une délégation internationale vient en Syrie pour enquêter, les pays qui soutiennent le terrorisme accourent en disant que Damas est responsable", accuse Bashir al-Shurbaji, professeur de droit international.
"Temps limité"
Le régime cherche donc à gagner du temps. Un temps considéré comme précieux pour les rebelles syriens, qui appellent la communauté internationale à agir rapidement.
"Cela va faire trois jours que l'attaque à eu lieu", rappelle Khaled Saleh, porte-parole de la coalition syrienne. "Il y a un temps limité pour que les inspecteurs puissent établir avec certitude l'utilisation d'armes chimiques. Nous demandons leur intervention rapide".
Vendredi, les chefs de la diplomatie russe et américaine ont appelé le régime syrien à coopérer avec les experts de l'ONU sur une attaque mortelle présumée à l'arme chimique et demandé aux rebelles de "garantir" leur accès sur les lieux, près de Damas.