Syrie: Un haut responsable russe confirme pour la première fois la fuite de Bachar al-Assad en Russie

Des rebelles syriens conduisent dans la ville d'al-Rastan dans la province de Homs dans l'ouest de la Syrie, le 7 décembre 2024, sur leur chemin vers la ville de Homs. - Aref TAMMAWI / AFP
L'ESSENTIEL
- Les rebelles syriens ont nommé un chef de gouvernement transitoire, en la personne de Mohammad al-Bachir. Lire la brève
- Un haut responsable russe a confirmé pour la première fois que Bachar al-Assad est en Russie. Lire la brève
- Le ministre israélien de la Défense a confirmé des frappes nocturnes contre la marine syrienne, dans le cadre d'une "opération de grande envergure." Lire la brève
- Qui contrôle quel territoire désormais en Syrie? Voir notre carte
Un chef de gouvernement transitoire nommé, la présence de Bachar al-Assad en Russie confirmée
Trois jours après la chute de Bachar al-Assad, la présence du dictateur déchu en Russie a été confirmé par un haut responsable de ce pays. En Syrie, la question de la transition politique s'installe. Les rebelles syriens ont nommé un chef de gouvernement transitoire, en la personne de Mohammad al-Bachir.
De son côté, l'armée israélienne continue de bombarder massivement la Syrie avec près de 500 frappes menées ces deux derniers jours, selon Tsahal.
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Les rebelles syriens se sont emparés de la ville de Deir Ezzor dans l'est du pays
Les rebelles syriens ont annoncé s'être emparés de la ville de Deir Ezzor dans l'est du pays, une ONG affirmant que les forces kurdes présentes dans la ville s'étaient retirées.
"Nos forces se sont emparés de la totalité de la ville de Deir Ezzor", ont indiqué les rebelles dans un communiqué.
L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a indiqué que les forces kurdes s'étaient retirées en direction des localités environnantes, avant la prise de contrôle par des combattants arabes locaux qui ont rejoint les rangs des rebelles après leur offensive éclair lancée le 27 novembre.
Une ONG rapporte 218 morts dans des combats entre forces pro-Ankara et pro-kurdes en trois jours
Des combats entre forces pro-Ankara et pro-kurdes ont fait 218 morts en trois jours dans le nord de la Syrie, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Selon l'ONG, "218 membres des forces pro-kurdes et des factions pro-Ankara ont été tués au cours de trois jours de combats à Manbij et dans ses environs", où les factions soutenues par la Turquie ont lancé une offensive, à la faveur de laquelle "elles ont pu entrer à Manbij et se déployer dans sa région". L'OSDH a ajouté que les combats se poursuivaient dans la région de Raqa.
L'ambassade américaine en Syrie appelle ses citoyens à quitter le pays
Dans un communiqué, l'ambassade américaine en Syrie appelle ses citoyens à "quitter la Syrie si possible."
"La situation sécuritaire en Syrie reste instable et imprévisible, avec des conflits armés et des actes de terrorisme dans tout le pays", explique l'ambassade des États-Unis qui a suspendu ses activités en 2012 au début de la guerre civile.
Le chef des rebelles islamistes Abou Mohammad al-Jolani assure "qu'il n'y aura pas d'autres guerres" en Syrie
Interrogé par Sky News, Abou Mohammad al-Jolani, le chef du groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS), a assuré "qu'il n'y aura pas d'autres guerres" en Syrie.
"Le pays se dirige vers le développement et la reconstruction, ça passera par la stabilité, les gens sont épuisés de la guerre", a déclaré le nouvel homme fort de la Syrie, depuis une mosquée de la banlieue de Damas.
"La source de nos peurs provenait des milices soutenues par l'Iran, le Hezbollah et le régime qui ont commis des massacres que nous découvrons aujourd'hui. Le pays sera reconstruit", a déclaré Abou Mohammad al-Jolani.
Le Hezbollah dit souhaiter que les nouveaux dirigeants en Syrie rejettent l'"occupation israélienne"
Dans un communiqué, le Hezbollah a appelé à des mesures pour empêcher Israël d'accomplir ses objectifs.
"L'occupation par l'entité israélienne d'une plus grande partie du territoire syrien et l'attaque contre ses capacités militaires constituent une agression dangereuse et fermement condamnée", a dénoncé le parti soutenu par l'Iran.
Le Hezbollah a estimé que la communauté internationale et les pays arabes "ont la responsabilité de rejeter et faire cesser cela, ainsi que de protéger le peuple syrien à un moment critique et charnière de son histoire."
Le mouvement islamiste espère que "la Syrie se stabilisera en fonction des choix de son peuple, qu'elle connaîtra une renaissance et qu'elle sera en mesure de rejeter l'occupation israélienne, en empêchant toute ingérence étrangère dans ses affaires"
Des "prises de contact" mais pas de "projets commandités": les liens surveillés entre jihadistes en Syrie et radicalisés français
Invité du journal de France 2, le procureur national antiterroriste Olivier Christen a déclaré qu'il existait des "prises de contact" entre des jihadistes français en Syrie et des individus en France.
"Ce qui ressort des différentes procédures initiées en France est qu'il arrive qu'il y ait des contacts, davantage de l'ordre de la prise de contact, avec des individus en France avec ces jihadistes", a déclaré le procureur national antiterroriste, évoquant des "brefs échanges."
"Nous n'avons pas détecté, très clairement, de projets commandités dans la période récente depuis cette zone là", a tout de même précisé Olivier Christen.
L'armée israélienne dit avoir mené près de 480 frappes en Syrie en 48 heures
Tsahal affirme avoir mené près de 480 bombardements en Syrie ces deux derniers jours.
"En 48 heures, l'armée israélienne a frappé la plupart des stocks d'armes stratégiques en Syrie pour éviter qu'ils ne tombent entre les mains d'éléments terroristes", a écrit l'armée israélienne sur X.
"Un large éventail de cibles, notamment des batteries antiaériennes, des aérodromes de l’armée de l’air syrienne et des dizaines de sites de production d’armes à Damas, Homs, Tartous, Lattaquié et Palmyre", a poursuivi Tsahal.
Plus tôt dans la journée, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a menacé de réagir avec force si les nouveaux dirigeants en Syrie autorisent l'Iran, allié du président déchu Bachar al-Assad, à "se réimplanter" dans le pays.
Un haut responsable russe confirme pour la première fois que Bachar al-Assad est en Russie
Selon le vice-ministre russe des Affaires étrangères Serguei Ryabkov, Bachar al-Assad "est en sécurité" en Russie.
Dans une interview à NBC News, le responsable russe ajoute qu'il "n'a aucune idée de ce qui lui arrive en ce moment", estimant qu'il "serait très mal avisé de ma part de donner des détails sur ce qui s'est passé et sur la façon dont cela a été résolu."
54 soldats en fuite exécutés par le groupe Daesh
54 soldats syriens qui avaient pris la fuite pendant l'offensive des rebelles ont été exécutés par le groupe jihadiste Daesh dans le désert du centre du pays, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme.
Les 54 soldats ont été arrêtés dans le désert de la province de Homs au centre du pays par les jihadistes pendant qu'ils "fuyaient (...) lors de la chute du régime de Bachar al-Assad", a indiqué l'ONG, précisant que Daesh les avaient ensuite exécutés.
Pour l'UE, la Syrie ne doit pas répéter les "scénarios terrifiants" de l'Irak, de la Libye et de l'Afghanistan
La transition en cours en Syrie après la chute de Bachar al-Assad s'annonce difficile et le pays ne devra pas répéter les "scénarios terrifiants" de l'Irak, de la Libye et de l'Afghanistan, a mis en garde la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas.
"Nous sommes face à un événement historique et nous devons féliciter le peuple syrien pour sa libération", a-t-elle déclaré, lors d'une audition devant le Parlement à Bruxelles.
"Mais cette transition présente aussi d'énormes défis pour la Syrie et la région (...) Il y a des inquiétudes légitimes concernant les violences entre groupes religieux, la résurgence extrémiste et le vide politique. Nous devons éviter de répéter les scénarios terrifiants de l'Irak, de la Libye et de l'Afghanistan", a déclaré Kaja Kallas.
Israël menace de réagir avec force si les nouveaux dirigeants autorisent l'Iran à "se réimplanter"
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a menacé de réagir avec force si les nouveaux dirigeants en Syrie autorisent l'Iran, allié du président déchu Bachar al-Assad, à "se réimplanter".
"Si le nouveau régime en Syrie permet à l'Iran de se réimplanter, ou autorise le transfert d'armes au Hezbollah" libanais pro-iranien, "nous réagirons avec force et infligerons un lourd tribut", a averti le dirigeant israélien.
Les États-Unis exhortent tous les pays à soutenir un processus politique "inclusif" en Syrie
Les États-Unis exhortent tous les pays à soutenir un processus politique "inclusif" en Syrie, a déclaré mardi le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken.
"Le peuple syrien décidera de l'avenir de la Syrie. Toutes les nations doivent s'engager à soutenir un processus inclusif et transparent et à s'abstenir de toute ingérence extérieure", a affirmé Antony Blinken dans un communiqué, ajoutant que les États-Unis "reconnaîtront et soutiendront pleinement le futur gouvernement syrien issu de ce processus".
Qui est Mohammad al-Bachir, passé du bastion rebelle d'Idleb à chef de gouvernement transitoire
Nommé mardi chef du gouvernement de transition par les rebelles arrivés au pouvoir à Damas, Mohammad al-Bachir, ingénieur, est né en 1983 à Jabal al-Zawiya, dans la province d'Idleb.
Il a vu sa région devenir le dernier bastion de l'opposition armée après des années de guerre civile. Ce conflit a débuté en 2011 après la répression brutale par le régime Assad d'un soulèvement populaire. C'est depuis cette région qu'a été lancée l'attaque finale des rebelles.
Avant de se voir confier un rôle national à la faveur de la prise du pouvoir par le groupe islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS) et des factions alliées, il était une figure relativement méconnue des Syriens, en dehors de sa région natale d'Idleb.
Il a notamment travaillé pour la compagnie nationale syrienne de gaz avant de s'engager dans l'administration rebelle à Idleb où il a occupé le poste de ministre du Développement puis de chef du "Gouvernement du salut" depuis janvier.
Le Royaume-Uni "surveille de très près" un éventuel retour de djihadistes de Syrie
Le renseignement britannique "surveille de très près" un retour potentiel au Royaume-Uni depuis la Syrie de djihadistes de Daesh, après la chute du président Bachar al-Assad, a indiqué aujourd'hui la secrétaire d'État à la sécurité des frontières et à l'asile.
"Clairement, tout potentiel retour de jihadistes est un sujet de grande préoccupation, c'est pourquoi nous allons garder un œil très, très attentif à la façon dont la situation évolue dans les prochains jours et semaines", a déclaré la responsable, Angela Eagle, interrogée sur la BBC.
"Soyez assurés que les services de renseignement suivent de très près ce qui se passe et que nous sommes en contact avec tous nos alliés pour voir comment les choses évoluent", a-t-elle poursuivi.
Les dirigeants du G7 se réuniront virtuellement vendredi pour parler de la Syrie
Les dirigeants des pays du G7 se réuniront virtuellement vendredi pour évoquer la situation en Syrie après la chute de Bachar al-Assad, a indiqué aujourd'hui un responsable américain.
"La Syrie fera partie des sujets abordés lors de la réunion", a indiqué ce responsable sous couvert de l'anonymat. Outre les États-Unis, le G7 regroupe la France, le Canada, l'Allemagne, le Royaume-Uni, le Japon et l'Italie, qui en assure la présidence tournante jusqu'à la fin de l'année.
Israël ordonne à l'armée de créer une zone sans armes dans le sud de la Syrie
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré aujourd'hui avoir, avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu, demandé à l'armée de créer une zone sans armes dans le sud de la Syrie, après la chute du président Bachar al-Assad.
"Avec le Premier ministre, j'ai demandé à l'armée de créer une zone (...) exempte d'armes et de menaces terroristes, dans le sud de la Syrie, sans présence israélienne permanente", a déclaré Israël Katz lors d'une visite d'une base navale dans la ville de Haïfa dans le nord d'Israël. Il n'a pas précisé où exactement cette zone serait créée mais ajouté que le but était d'"empêcher que le terrorisme ne s'organise en Syrie".
Le ministre israélien de la Défense confirme des frappes nocturnes contre la marine syrienne
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a confirmé aujourd'hui que des navires lance-missiles de la marine israélienne avaient mené une "opération de grande envergure" contre la flotte syrienne.
"L'armée israélienne a mené des opérations en Syrie ces derniers jours pour frapper et détruire les capacités stratégiques qui menacent l'État d'Israël. La marine a opéré la nuit dernière pour détruire la flotte syrienne avec un grand succès", a déclaré Israël Katz lors de la visite d'une base navale dans la ville de Haïfa, dans le nord du pays.
Le ministre a également averti les nouveaux dirigeants syriens de ne pas suivre "la voie d'Assad", en référence au président déchu Bachar al-Assad.
La Turquie attendra que "les conditions soient réunies" pour ouvrir une ambassade à Damas
La Turquie attendra que "les conditions soient réunies" pour ouvrir une ambassade à Damas, a affirmé aujourd'hui le ministre turc des Affaires étrangères.
"Nous allons étudier cela. Nous attendrons que les conditions soient réunies", a répondu le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan aux questions des journalistes sur une éventuelle ouverture d'une ambassade de Turquie à Damas.
La Turquie avait fermé son ambassade à Damas en mars 2012 en raison "d'une dégradation des conditions de sécurité en Syrie".
Erdogan affirme que la Turquie "ne peut permettre que la Syrie soit à nouveau divisée"
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé aujourd'hui que la Turquie ne peut permettre que la Syrie soit à nouveau divisée.
"Désormais, nous ne pouvons permettre que la Syrie soit à nouveau divisée. (...). Toute attaque contre la liberté du peuple syrien, la stabilité de la nouvelle administration syrienne et l'intégrité de son territoire nous trouvera contre elle aux côtés du peuple syrien", a déclaré le chef de l'État turc lors d'une intervention télévisée.
Les rebelles syriens nomment un chef de gouvernement transitoire
Les rebelles qui ont pris le pouvoir à Damas ont nommé un chef de gouvernement transitoire, Mohammad al-Bachir, qui assurera ses fonctions jusqu'au 1er mars 2025, a annoncé un communiqué officiel diffusé par la télévision.
Mohammad al-Bachir dirigeait jusqu'à présent le "Gouvernement de salut" du bastion rebelle d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie.
CARTE. Qui contrôle quel territoire désormais en Syrie?
La Syrie est divisée en de nombreuses zones d'influence contrôlées par différentes factions, alors que les rebelles islamistes comptent prendre le pouvoir rapidement après la fuite de Bachar al-Assad. Retrouvez notre carte montrant ces différentes zones, ainsi que des explications sur les différents conflits qui les traversent dans cet article.
Les rebelles syriens affirment avoir trouvé des corps torturés près de Damas
Des rebelles syriens ont déclaré à l'AFP avoir trouvé lundi une quarantaine de corps portant des traces de torture dans la morgue d'un hôpital près de Damas. Les corps étaient entassés dans des sacs mortuaires.
"J'ai ouvert la porte de la morgue de mes propres mains, c'était un spectacle horrible: une quarantaine de corps étaient empilés, montrant des signes de tortures effroyables", a décrit auprès de l'AFP Mohammed al-Hajj, un combattant des factions rebelles du sud du pays, joint par téléphone depuis Damas.
L'Iran affirme avoir rapatrié 4.000 ressortissants depuis la chute d'Assad
L'Iran, soutien indéfectible du président syrien déchu, a rapatrié 4.000 ressortissants de Syrie depuis la prise de Damas par les rebelles et la chute de Bachar al-Assad dimanche, selon le gouvernement iranien.
"Ces trois derniers jours, 4.000 citoyens iraniens ont été rapatriés en Iran depuis la Syrie par dix vols de la compagnie Mahan Air", a indiqué mardi la porte-parole du gouvernement iranien, Fatemeh Mohajerani, interrogée sur la situation régionale.
"L'évacuation de ceux qui s'y trouvent encore est à l'ordre du jour et se poursuivra jusqu'au départ du dernier Iranien", a ajouté la porte-parole. Quelque 10.000 ressortissants iraniens vivaient ces dernières années en Syrie, selon des chiffres officiels
Un Jordanien de retour dans son pays après 38 ans dans les geôles syriennes
Un ressortissant jordanien a pu regagner son pays après avoir passé 38 ans dans les geôles syriennes pendant lesquelles il a perdu la mémoire, a indiqué mardi un responsable à Amman.
"Oussama Béchir Hassan al-Bataynah, a disparu à 18 ans en 1986, et il a ensuite passé 38 ans dans les prisons du régime syrien, selon ses proches", a déclaré à l'AFP Soufian al-Kodat, porte-parole du ministère jordanien des Affaires étrangères.
Cet homme a été trouvé en Syrie "inconscient et amnésique et a été remis aux membres de sa famille ce (mardi) matin", a encore dit le porte-parole sans préciser de quel centre de détention ce Jordanien est sorti. Après la chute du régime de Bachar al-Assad dimanche avec l'entrée à Damas de rebelles conduits par les islamistes radicaux de Hayat Tahrir al-Sham (HTS), les insurgés ont ouvert les prisons et fait sortir les détenus.
La Turquie dénonce la "mentalité d'occupation" d'Israël après son incursion dans la zone tampon du Golan
La Turquie a dénoncé ce matin la "mentalité d'occupation" d'Israël après l'incursion israélienne dans la zone tampon du Golan.
"Nous condamnons fermement l'entrée d'Israël dans la zone tampon entre Israël et la Syrie. (...) En cette période sensible où apparaît la possibilité de parvenir à la paix et à la stabilité auxquelles le peuple syrien aspire depuis de nombreuses années, Israël affiche une fois de plus sa mentalité d'occupation", a affirmé le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.
Et maintenant, quels scénarios pour la Syrie?
Après la chute de Bachar al-Assad, se pose la question de l'avenir politique de la Syrie. Du côté de l'Occident, l'heure est à la prudence. Élise Daniaud, chercheuse associée et doctorante à l'université LUISS Guido Carli de Rome, affirme que désormais, "beaucoup de défis se posent" dans le pays. Nous vous expliquons lesquels dans cet article.
L'ONU estime que le groupe HTS a jusqu'à présent envoyé des "messages positifs" aux Syriens
L'émissaire de l'ONU pour la Syrie a considéré ce matin que le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), à l'origine de l'offensive ayant conduit à la chute de Bachar al-Assad, avait jusqu'à présent "envoyé un message positif" à la population.
"La réalité jusqu'à présent est que HTS et les autres groupes armés ont envoyé un message positif au peuple syrien", a affirmé Geir Pedersen, en conférence de presse, soulignant qu'il fallait maintenant transformer ces paroles en actes sur le terrain.
L'ONU demande l'arrêt "des mouvements" et "des frappes" israéliennes en Syrie
L'émissaire spécial de l'ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, a demandé ce matin l'arrêt des frappes israéliennes en Syrie, où Israël a confirmé lundi avoir détruit au cours des derniers jours des dépôts militaires.
"Il est très inquiétant de constater des frappes et des mouvements israéliens sur le territoire syrien. Cela doit cesser. C'est extrêmement important", a déclaré Geir Pedersen, lors d'une conférence de presse à Genève.
10 djihadistes français se trouvent dans les rangs de HTS
Le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), à la tête des rebelles qui ont renversé Bachar al-Assad, comprend dans ses rangs dix djihadistes français, a appris BFMTV d'une source proche du dossier.
Le procureur antiterroriste Olivier Christen a déclaré ce matin sur RTL que "le changement de régime en Syrie peut être considéré comme une forme de déflagration dont l'écho va devoir être mesuré".
"Nous ne sommes pas montés d'un cran dans l'inquiétude, nous sommes vigilants parce que dès lors qu'il y a une situation géopolitique mouvante (...) nous savons d'expérience que ces tensions peuvent avoir des répercussions sur ce qui est appelé la jihadosphère", a-t-il ajouté.
Mais le groupe HTS en lui-même "a un calendrier syro-syrien", a souligné le procureur, estimant qu'il ne présente pas "un gros risque de créer une menace projetée", c'est-à-dire de mettre sur pied des "commandos pour les envoyer sur le territoire européen".
L'armée israélienne dément "avancer ou s'approcher de Damas"
Le porte-parole de l'armée israélienne Avichay Adraee affirme que "les informations circulant dans certains médias selon lesquelles" les forces israéliennes "avancent ou s'approchent de Damas sont totalement fausses".
"Les forces de défense sont présentes à l'intérieur de la zone tampon (à la lisière de la partie du plateau du Golan occupée et annexée par Israël, NDLR) et dans des positions défensives près de la frontière afin de protéger les frontières d'Israël", ajoute-t-il sur X.
L'agence Reuters, citant des sources de sécurité régionales et une source syrienne, a par exemple affirmé ce matin que des troupes israéliennes se trouvaient à environ 25 kilomètres de Damas.
La chercheuse Dorothée Schmid affirme qu'"il y a plein de guerres différentes qui se jouent en Syrie"
La Syrie est un "territoire qui s'est complètement fragmenté au fur et à mesure de la guerre, avec des groupes avec des allégeances variables qui se faisaient la guerre", explique sur BFMTV Dorothée Schmid, responsable du programme Turquie/Moyen-Orient de l'Ifri, un centre de recherche.
"Il y a plein de guerres différentes qui se jouent en Syrie", ajoute la chercheuse. L'armée israélienne effectue par exemple depuis plusieurs jours une incursion dans la zone tampon à la lisière de la partie du plateau du Golan occupée et annexée par Israël.
Les enquêteurs de l'ONU veulent "s'attaquer à l'impunité généralisée" en Syrie
Le Mécanisme international, impartial et indépendant (MIII) chargé depuis 2016 par l'ONU de rassembler des éléments de preuves sur les atrocités commises en Syrie, espère que la chute de Bachar al-Assad leur permettra enfin d'accéder à cette vaste "scène de crime". "Il y a un profond changement" car "les preuves en Syrie deviennent enfin disponibles", a déclaré Robert Petit, qui dirige depuis début 2024 ce groupe d'enquêteurs, dans un entretien à l'AFP.
"Il est d'ores et déjà évident qu'il existe des masses de preuves", a affirmé Robert Petit, citant les vidéos de prisons syriennes qui se vident et montrant des "salles remplies de tonnes de documents".
Pour ce groupe d'enquêteurs, il est temps "de commencer à s'attaquer à l'impunité généralisée" en Syrie : "bombardements d'hôpitaux, utilisation d'armes chimiques, torture systématique dans les prisons gérées par le gouvernement, violence sexuelle et fondée sur le genre généralisée, et même génocide".
Des images de Damas en transition après la chute d'al-Assad
Depuis la chute d'al-Assad, seuls quelques commerces ont rouvert à Damas, où les institutions, écoles comprises, sont fermées. La Banque centrale a affirmé que l'argent des déposants était "en sécurité".
Des photos de l'AFP montrent des habitants nettoyer les rues et explorer un char abandonné par l'armée dans la capitale syrienne.



Les demandes d'asile des Syriens vont-elles être suspendues en France?
À peine le président Bachar al-Assad chassé du pouvoir, le débat sur l'accueil des réfugiés syriens a ressurgi lundi en Europe, plusieurs pays, dont l'Allemagne, annonçant un gel des procédures de demandes d'asile pour les exilés de ce pays.
En France, l'Ofpra, agence chargée d'examiner les demandes d'asile, dit suivre "avec attention la situation en Syrie", soulignant que "cela peut conduire à suspendre provisoirement la prise de décision sur certaines demandes d'asile émanant de ressortissants syriens, en fonction des motifs évoqués."
Du côté de la Syrie, "s'il y a des départs, ils ne seront pas de l'ampleur qu'on a connue auparavant", puisqu'une "grande partie" de la population est déjà partie lors de la guerre civile (dans les pays frontaliers pour une large majorité d'entre eux), explique sur BFMTV Mustapha El-Miri, enseignant-chercheur à Aix-Marseille Université.
Mais "il est possible que certaines minorités puissent se sentir menacées par les islamistes", ajoute ce spécialiste d la sociologie des migrations.
Les images des prisonniers syriens libérés de la prison de Saydnaya
Des images saisissantes. Les rebelles syriens ont annoncé dimanche avoir pris la prison de Sednaya à Damas, symbole des pires exactions des forces du président Bachar al-Assad.
Sur des vidéos relayées par les médias, on aperçoit des prisonniers être libérés de ces geôles. De nombreux hommes, mais aussi des femmes et des enfants.
Après la chute d'al-Assad et 50 ans d'oppression, quel avenir pour le pays?
La chute de Bachar al-Assad marque un tournant pour la Syrie après plus d’une décennie de guerre civile. Cet événement ouvre une période d’incertitudes pour l’avenir du pays, comme l'explique Samir Aïta, économiste syrien et président du Cercle des économistes arabes, dans Le Titre à la une, le podcast quotidien d'actualité de BFMTV.
Une ONG fait état de plus de 300 frappes israéliennes depuis la chute de Assad
Israël a mené plus de 300 frappes aériennes sur la Syrie depuis la prise de Damas par les rebelles et la chute du président Bachar al-Assad, a indiqué ce matin l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Cette organisation, qui s'appuie sur un vaste réseau de sources à travers la Syrie, dit avoir répertorié "près de 310 frappes" menées par "l'aviation israélienne" depuis l'annonce de la chute de Bachar al-Assad dimanche matin, des journalistes de l'AFP à Damas faisant état d'explosions tôt mardi.
L'Iran condamne une "violation" du droit après l'incursion d'Israël dans la zone tampon du Golan
Téhéran a condamné comme une "violation" du droit l'une incursion de l'armée israélienne dans la zone tampon du Golan syrien, un territoire sous contrôle de l'ONU séparant la Syrie d'Israël et censé être démilitarisé en vertu d'un accord de 1974.
"Cette agression est une violation flagrante de la Charte des Nations unies", a fustigé le porte-parole de la diplomatie iranienne, Esmaïl Baghaï, dans un communiqué publié dans la soirée du lundi 9 décembre.
Les rebelles vont publier une liste de tortionnaires
Les rebelles qui ont pris le contrôle du gouvernement en Syrie vont publier une liste "des plus hauts responsables impliqués dans des tortures contre le peuple", a annoncé mardi leur commandant, Abou Mohammad al-Jolani.
"Nous allons annoncer une liste numéro un qui comprend les noms des plus hauts responsables impliqués dans les tortures contre le peuple syrien", a écrit sur sa chaîne Telegram officielle le chef rebelle, qui depuis quelques jours se fait également appeler par son vrai nom, Ahmed al-Chareh.
"Nous offrirons des récompenses à quiconque fournira des informations sur les hauts responsables de l'armée et de la sécurité impliqués dans des crimes de guerre", a-t-il promis.
Les rebelles syriens préparent le transfert du pouvoir
Le chef islamiste des rebelles en Syrie, Abou Mohammad al-Jolani, a lancé lundi les discussions sur le transfert du pouvoir après avoir renversé le président Bachar al-Assad, les Occidentaux se montrant prudents face à ces insurgés qui contrôlent la plus grande partie du pays.
Au lendemain de son entrée à Damas, al- Jolani a discuté lundi avec l'ex-Premier ministre Mohammed al-Jalali pour "coordonner la transition du pouvoir", après que le Parlement et le parti Baas d'al-Assad ont apporté leur soutien à la transition, selon un communiqué des rebelles.
Dans un communiqué séparé diffusé par la télévision d'Etat, dont le logo sur Telegram arbore désormais le drapeau des rebelles, un responsable de HTS, Mohammed Abdel Rahmane, a déclaré que "les forces de sécurité oeuvrent à sécuriser les bâtiments gouvernementaux et les installations publiques et privées, et mènent des patrouilles pour assurer la sécurité à Damas".
Israël a réalisé environ 250 frappes contre des installations militaires en Syrie
L'armée israélienne "a détruit les principaux sites militaires en Syrie" en menant environ 250 frappes contre le pays depuis la prise de Damas par les rebelles et la chute du président Bachar al-Assad dimanche, a indiqué mardi 10 décembre l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Selon cette organisation, qui s'appuie sur un vaste réseau de sources à travers la Syrie, Israël a entre autres bombardé des aéroports, des radars, des dépôts d'armes et de munitions et des centres de recherche militaires dans plusieurs régions, dont celle de Damas, et a endommagé des navires de la marine syrienne.
Lundi, Israël avait confirmé avoir détruit au cours des derniers jours des "armes chimiques" en Syrie pour éviter qu'elles ne tombent aux mains des rebelles.