BFMTV
Syrie

Syrie: 10 jihadistes français identifiés dans les rangs des rebelles islamistes Hayat Tahrir al-Sham

placeholder video
Au total, plus d'une centaine de ressortissants français étaient situés dans la poche d'Idleb, contrôlée par le groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS) avant même la chute de Bachar al-Assad.

Dix Français sont dans les rangs du groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS) qui a mené l'offensive ayant conduit à la chute de Bachar al-Assad, a appris BFMTV d'une source proche du dossier confirmant une information de France info. À ce stade, on ne sait pas si ces jihadistes français ont participé à la prise fulgurante des plus grandes villes syriennes.

Au total, outre ces dix combattants, une centaine de ressortissants français étaient jusqu'ici présents dans la zone d'Idleb, une poche au nord de la Syrie contrôlée depuis 2019 par HTS, ex-branche syrienne d'Al-Qaïda.

"Une trentaine appartiendrait à la mouvance dirigée par Abou Mohammed al-Joulani", le chef de HTS, selon Olivier Christen, procureur national antiterroriste interrogé par Le Figaro. "Certains d'entre eux occupaient des fonctions importantes", précise Jean-Charles Brisard, président du Centre d’Analyse du Terrorisme, think tank spécialisé dans les questions de terrorisme islamiste, comme le financement de la mouvance.

"Nous sommes vigilants"

Une cinquantaine de ressortissants appartiendraient quant à eux à la brigade d’Omar Omsen, un jihadiste niçois soupçonné d'être le plus gros recruteur de Français en Syrie, recherché en vertu d'un mandat d'arrêt international.

"Nous avons dénombré, également présentes à Idlib, une trentaine de femmes évadées des camps ou qui s’y sont réfugiées avec la débâcle de l’État islamique", ajoute Olivier Christen.

Si la situation en Syrie ne fait pas "monter d'un cran l'inquiétude" concernant le risque terroriste en France, les autorités françaises restent "vigilantes".

"Nous ne sommes pas montés d'un cran dans l'inquiétude, nous sommes vigilants parce que dès lors qu'il y a une situation géopolitique mouvante (...) Nous savons d'expérience que ces tensions peuvent avoir des répercussions sur ce qui est appelé la jihadosphère", a affirmé Olivier Christen sur RTL.

"Il est difficile de savoir dans quelle mesure cette aggravation des tensions aura un impact sur les motivations des personnes qui sont en voie de radicalisation violente", a expliqué le procureur. Tout en précisant que HTS qui a indiqué sa rupture avec Al-Qaïda en 2016, dit "s'éloigner du jihadisme international". "Son calendrier a l'air propre à la Syrie", a-t-il analysé.

Juliette Brossault et Matthias Tesson