Daesh se lance dans la propagande en mandarin, pour recruter des jihadistes

L'organisation jihadiste a mis en ligne un chant en mandarin, appelant à prendre les armes. Il s'agit du premier contenu de propagande dans cette langue et destiné à la Chine, laissant penser que Daesh cherche à séduire de nouvelles recrues dans le pays, qui compte plus de 23 millions de musulmans.

Daesh élargit son recrutement. Selon le Wall Street Journal, l'organisation jihadiste présente en Irak et en Syrie, qui compte dans ses rangs plus de 25.000 combattants étrangers, selon de nouveaux chiffres, vient de publier ce qui semble être son premier support de propagande en mandarin. Objectif: recruter de nouveaux combattants en Chine, où le nombre de jihadistes partis en Syrie est actuellement estimé à 300, par l'institut The Soufan Group. 

Un chant de quatre minutes

Cette nouvelle publication, diffusée dimanche par l'organe de communication de Daesh, le Al-Hayat Media Center, et relayée sur les réseaux sociaux, est un chant jihadiste de quatre minutes, en mandarin, qui appelle les hommes musulmans chinois à rejoindre la Syrie pour faire le jihad. Un genre de chant similaire à ceux déjà diffusés à plusieurs reprises par Daesh, en différentes langues, pour attirer de nouvelles recrues du monde entier.

"Notre rêve est de mourir en combattant sur ce champ de bataille", chante notamment la voix, masculine. Selon des internautes chinois sur Weibo, l'accent et l'intonation de ce chanteur portent à croire qu'il s'agit d'un Chinois. 

La Chine, une cible de choix

Avec ses plus de 23 millions de musulmans, la Chine est une cible de choix pour Daesh, qui avait déjà posté par le passé des vidéos en ouïghour, dans l'objectif d'atteindre la minorité du même nom vivant en Chine, qui s'oppose régulièrement au pouvoir de Pékin. Avec ce chant en mandarin, Daesh pourrait tenter d'atteindre les membres de l'ethnie Hui, essentiellement musulmane et qui compte près de 10.000 membres, mais aussi certains jeunes au sein des Ouïghours, qui parlent mandarin, analyse le Wall Street Journal. 

A la mi-novembre, Daesh avait annoncé dans son magazine Dabiq avoir exécuté un otage chinois, Fan Jinghui. En réponse, Pékin avait promis de traduire en justice les responsables de sa mort.