"Une initiative irresponsable": Jean-Noël Barrot critique le départ vers Gaza de deux élues LFI pour y "apporter de la solidarité"

C'est une initiative qui suscite la colère de Jean-Noël Barrot, le ministre des Affaires étrangères. La députée LFI Gabrielle Cathala et l’eurodéputée Emma Fourreau ont embarqué à bord de l'Handala ce dimanche avec un objectif: rejoindre la bande de Gaza pour "apporter de la solidarité humaine, internationale, à la population palestinienne".
Problème, le ministre des Affaires étrangères rappelle ce lundi 21 juillet que "se rendre à Gaza est dangereux, strictement déconseillé, et ne peut contribuer en rien à résoudre la catastrophe humanitaire en cours sur place".
L'objectif est de "briser le blocus humanitaire"
"Les équipes diplomatiques, déjà très mobilisées, assureront comme toujours leur mission consulaire pour gérer au mieux les conséquences de cette initiative irresponsable", écrit Jean-Noël Barrot sur ses réseaux sociaux.
Sur le site du Quai d'Orsay, les autorités françaises rappellent qu'"il demeure déconseillé, sauf raisons impératives, aux ressortissants français de se rendre en Israël et dans les Territoires palestiniens", notamment car "le risque d'attentats demeure très élevé."
De son côté, Gabrielle Cathala a rappelé sur BFMTV ce dimanche que l'objectif est de "briser le blocus humanitaire". "J'espère qu'on va arriver jusqu'à Gaza, mais si ce n'est pas le cas, ce sera une énième violation du droit international" par Israël, a-t-elle ajouté.
"Ce bateau, il est pour les enfants de Gaza, en première ligne du génocide organisé par Netanyahu", a écrit sur X, l'eurodéputée Emma Fourreau.
Cette initiative intervient un mois et demi après le départ du Madleen, parti d'Italie vers Gaza pour "briser le blocus israélien". À son bord se trouvaient notamment la militante écologiste Greta Thunberg et l'eurodéputée LFI Rima Hassan. Leur bateau avait été intercepté par l'armée israélienne à environ 185 kilomètres de la côte du territoire palestinien.
Début mars, Israël a imposé un blocus humanitaire sur l'enclave palestinienne, après l'échec de négociations pour prolonger un cessez-le-feu avec le Hamas. Depuis mi-mai, l'aide a repris, avec l'entrée "limitée" de camions dans la bande de Gaza, selon les termes de Tsahal. Un soutien insuffisant selon les ONG, comme Médecins sans Frontières par exemple. Selon MSF, Israël crée les conditions pour une éradication des Palestiniens", déplorant des "pénuries" de produits médicaux essentiels".
L'offensive d'Israël contre la bande de Gaza a débuté au lendemain de l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023 qui a entraîné la mort de 1.219 personnes. Depuis bientôt deux ans, la riposte israélienne a coûté la vie à au moins 57.689 Palestiniens, majoritairement des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU. Le mouvement islamiste retient toujours 49 otages, dont 27 sont déclarés morts par l'armée israélienne.