Sarah Knafo estime que la reconnaissance de l'État palestinien est une "très mauvaise nouvelle pour la France"

Tandis que la France se prépare à reconnaître l'État de Palestine, ce lundi 22 septembre pour l'ouverture de l'Assemblée générale de l'ONU, Sarah Knafo, députée Reconquête au Parlement européen, considère cet événement historique comme "une très mauvaise nouvelle".
"Un siège à l'ONU pour le djihad"
"C'est une très mauvaise nouvelle pour la France, pour les Français et y compris pour la situation au Moyen-Orient. Emmanuel Macron est en train de reconnaître un siège à l'ONU pour le djihad", défend-elle sur le plateau de BFMTV-RMC ce lundi.
"Il y a bien une raison si de 1948 à 2025, personne (en France) n'a jamais reconnu officiellement l'État de Palestine", poursuit-elle.
À l'international, certains pays d'Europe centrale et orientale avaient déjà reconnu l'État palestinien dans la foulée de sa déclaration d'indépendance, comme la Hongrie, la Pologne, la Bulgarie, la Roumanie et la Tchécoslovaquie (aujourd'hui devenue la République tchèque et la Slovaquie).
Avant d'être rejoints des années plus tard par d'autres pays de l'Union européenne tels que la Suède (2014) et plus récemment l'Espagne, l'Irlande et la Norvège, en 2024. Ce dimanche, l'Australie, le Canada et le Royaume-Uni ont également reconnu officiellement l'État de Palestine.
Dans le contexte de la guerre sanglante à Gaza, opposant Israël et au mouvement islamiste palestinien Hamas, depuis les attaques meurtrières du 7 octobre 2023, l'avenir des Palestiniens et de Gaza est au centre de l'attention, accélérant la reconnaissance d'un État sur la scène internationale.
Du "clientélisme"
Fermement opposée à cette reconnaissance, la députée européenne Sarah Knafo voit dans la décision prise par Emmanuel Macron, une tentative d'adaptation quant à l'évolution démographique de la France.
"Sous prétexte d'avoir une politique humaniste, Emmanuel Macron est en train de travestir complètement 77 ans de géopolitique française sur la question, parce que la démographie française a changé", argue la députée qui dénonce le "clientélisme" opéré par le chef de l'État.
"Je crois qu'il fait un calcul extrêmement cynique: il se dit la communauté juive en France c'est 0,5% des voix (...), à côté la communauté musulmane, c'est entre 10 et 20% des voix, ce sera encore plus à long terme", estime Sarah Knafo.
Dans l'éventualité d'un État de Palestine qui coexisterait à côté d'un État d'Israël, de nouvelles élections devront être organisées pour désigner un dirigeant. "Si on leur donne un État et que demain il y a des élections, ça revient très clairement à donner un État au Hamas. Et eux, le savent", critique Sarah Knafo, malgré la position de la France qui a affirmé vouloir exclure le Hamas d'un tel scrutin.
Quelque 140 chefs d'État et de gouvernement sont attendus ce lundi 22 septembre à New York pour la 80e grande messe annuelle de l'ONU. Près de deux ans après le début de l'offensive israélienne, plusieurs pays ont prévu de reconnaître formellement l'État palestinien, la France en tête. Et ce, en dépit de l'opposition israélienne.