CARTE. Quels pays ont déjà reconnu l'État de Palestine?

La France pourrait être le 150e pays à reconnaître un État de Palestine. Le président de la République Emmanuel Macron a pris cet engagement, jeudi 24 juillet, dans un courrier, après avoir déjà ouvert la porte à cette reconnaissance il y a plusieurs semaines.
"Fidèle à son engagement historique pour une paix juste et durable au Proche-Orient, j’ai décidé que la France reconnaîtra l’État de Palestine. J’en ferai l’annonce solennelle à l’Assemblée générale des Nations unies, au mois de septembre prochain. L’urgence est aujourd’hui que cesse la guerre à Gaza et que la population civile soit secourue. La paix est possible", a expliqué Emmanuel Macron dans une lettre ouverte à Mahmoud Abbas, le président de l'Autorité palestinienne.
L'annonce d'Emmanuel Macron intervient alors que les habitants de Gaza font face à une famine d'ampleur.
La France va donc, en septembre, acter cette décision devant l'Assemblée des Nations unies. Et intégrer la liste des 149 pays qui reconnaissent déjà ce territoire, comme l'a décompté le ministre des Affaires étrangères palestinien. Une liste qui comprend aussi le Vatican, territoire qui ne fait pas partie des États membre de l'ONU.
La France ne sera pas isolée au sein de l'Union européenne, puisque des pays comme l'Espagne ou la Suède ont reconnu le territoire. Toutefois, la plupart des pays d'Europe occidentale et d'Amérique du Nord, l'Australie, le Japon ou encore la Corée du Sud sont absents de cette liste. Au sein de ces absents, certains ont annoncé envisager d'acter cette reconnaissance, sans toutefois acter de calendrier précis, à l'image du Canada.
Une décision controversée qui provoque les foudres d'Israël
Dans les faits, le Parlement français avait déjà adopté en 2014 une résolution - symbolique - portant sur la reconnaissance de l'État de Palestine, encourageant le gouvernement à entamer ce processus, sans aboutir.
La position historique française est d'ailleurs alignée sur l'importance de la solution à deux États.
Israël et les États-Unis ont réagi avec virulence à l'annonce d'Emmanuel Macron, accusant la France de faire le jeu du Hamas. "Le Hamas a toujours refusé la solution à deux États. En reconnaissant la Palestine, la France donne tort à ce mouvement terroriste", a répliqué le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot.
La question reste particulièrement inflammable également au sein du paysage politique français. Si la gauche se réjouit de cette annonce, la droite et l'extrême droite s'insurgent.
Marine le Pen voit dans cette décision la reconnaissance d'un "État terroriste", fustigeant une "faute politique et morale". De son côté, le vice-président des LR François-Xavier Bellamy a qualifié d'"inutile" voire de "contre-productive" la décision d'Emmanuel Macron de reconnaître l'Etat de Palestine.