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"On se prépare à être interceptés ou attaqués": Rima Hassan, en route pour Gaza dans un bateau humanitaire, redoute une intervention d'Israël

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Une douzaine de militants ont pris place à bord d'un navire pour tenter d'apporter une aide humanitaire à Gaza. Parmi eux, l'eurodéputée française Rima Hassan dit "s'attendre à tout" à l'approche des côtes.

Le voilier Madleen parviendra-t-il à atteindre Gaza? Le navire de la Coalition de la flotille pour la liberté a appareillé le 1er juin d'Italie avec une douzaine de personnes à bord, parmi lesquelles la militante écologiste suédoise Greta Thunberg et l'eurodéputée française Rima Hassan.

L'objectif est d'apporter une aide humanitaire à Gaza en dépit du blocus maritime imposé par Israël au petit territoire côtier palestinien dévasté par la guerre depuis les attaques du 7 octobre 2023. Plus le bateau approche des côtes, plus la tension monte pour les membres de l'équipage.

"On se prépare de plus en plus à être soit intercepté soit à être attaqué (...) On peut s'attendre à tout, le régime israélien est quand même à la dérive politiquement", avance Rima Hassan au micro de BFMTV.

Une fausse alerte

Dans la nuit de mardi à mercredi, le voilier a été survolé par des drones, dont l'origine et l'intention étaient inconnues. "Un drone a été aperçu à proximité du bateau, on ne sait pas si c'est un drone de surveillance ou si c'est un drone téléguidé qui peut attaquer le bateau, donc on se prépare", avait alors expliqué l'eurodéputée dans une vidéo prise après le passage des drones.

Il s'agisait d'une fausse alerte, les drones se sont révélés être d'origine grecque, inoffensifs pour l'équipe humanitaire. Le 2 mai dernier, un bateau humanitaire du même mouvement a été endommagé. Les militants ont dit soupçonner une attaque de drones israéliens. Le voilier Madleen ne vogue donc pas sereinement.

La marine israélienne s'est d'ailleurs dite mardi "prête" à "protéger l'espace maritime" contre le bateau. "On ne voit pas pourquoi à l'heure actuelle les autorités israéliennes feraient une exception", analyse Elsa Vidal, éditorialiste politique internationale pour BFMTV.

La situation humanitaire est désastreuse dans la bande de Gaza, où "100% de la population" est "menacée de famine", selon l'ONU, après un blocus total de deux mois et demi, partiellement assoupli par Israël dans la deuxième quinzaine de mai.

Depuis le 27 mai, la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), soutenue par les États-Unis et Israël, a commencé la distribution de colis-repas. Mais son déploiement a été marqué par des scènes chaotiques accompagnées de violences meurtrières à proximité de ses centres.

Après cette série d'évenements meurtriers la GHF a décidé de fermer ce mercredi le temps d'une journée ces centres d'aide pour réaliser "des travaux de rénovation, réorganisation et amélioration de l'efficacité".

Bettina de Guglielmo, Mattéo Ciaravino avec Emilie Roussey