Rima Hassan évoque "l'action légitime" du Hamas, Bruno Retailleau fait un signalement pour apologie du terrorisme

Rima Hassan à Villepinte le 16 mars 2024 - Bertrand GUAY / AFP
Des propos qui ne passent pas. Interrogée sur la situation entre Israël et le Hamas, quelques heures après la restitution du corps de 4 otages israéliens, l'eurodéputée Rima Hassan (LFI) a estimé sur Sud Radio ce jeudi 27 février que "le Hamas a une action légitime du point de vue du droit international" qui justifie "la lutte armée dans un contexte de colonisation".
Ces mots, tenus par l'élue insoumise qui s'est vue refuser lundi son arrivée sur le territoire israélien, ne passent pas dans les rangs dans la droite, à commencer par Bruno Retailleau.
Signalement auprès du procureur
Le ministre de l'Intérieur a annoncé sur X "signaler dès ce jour à la procureure de la République de Paris ces propos qui relèvent de l’apologie du terrorisme" tout comme le maire LR de Cannes David Lisnard quelques heures plus tôt.
Rima Hassan, qui multiplie les déclarations polémiques sur Israël, est déjà visée par une enquête pour "apologie du terrorisme" en France après avoir estimé dans une interview sur le mode "vrai ou faux", qu'il était "vrai" que le Hamas mène une action légitime. Cette enquête est toujours en cours, d'après des informations de BFMTV.
Le parti islamiste avait remporté des élections législatives en 2006. Mais depuis, aucune élection n'a eu lieu. Les dernières prévues en 2021 avaient été annulées quelques semaines avant la tenue du scrutin.
"Pas le droit de prendre en otage des civils"
L'élue européenne a cependant nuancé ses propos sur le Hamas. Dans la foulée de ses explications sur Sud Radio ce jeudi, elle a assuré que "ce n'est pas parce que les résolutions des Nations unies sont extrêmement claires sur le droit des peuples colonisés à avoir recours à la lutte armée, que les procédés de la lutte armée justifient tout".
"Vous n'avez pas le droit de prendre en otage des civils, vous n'avez pas le droit de commettre un certain nombre des exactions telles qu'elles ont été commises" lors des attaques du 7 octobre, a-t-elle encore expliqué.
Elles ont entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes et incluant les otages morts ou tués en captivité.
Des procédures classées sans suite pour Panot et Obono
L'offensive israélienne menée en représailles à Gaza a fait au moins 48.319 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, et plongé le territoire palestinien dans un profond désastre sanitaire et humain.
Les députés Mathilde Panot et Danièle Obono avaient également été visées par une procédure pour apologie du terrorisme lors de la campagne des européennes en avril dernier, notamment signalées par Gérald Darmanin, alors ministre de l'Intérieur.
Les deux signalements ont été classés sans suite par la justice en janvier.