"Il n'y a pas de place pour isoler": à Gaza, la terrible hausse des cas de méningite chez les bébés

Les enfants sont traités dans des conditions extrêmement limitées à Khan Younès, dans la bande de Gaza, le 1er juillet 2025. - AFP
La situation sanitaire s'aggrave de jour en jour à Gaza. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et Médecins Sans Frontières (MSF) indiquent que les conditions sanitaires ont augmenté, notamment sur les risques de propagation de la méningite.
Après 21 mois de guerre entre Israël et le Hamas, le coordinateur médical adjoint de MSF à Gaza, Mohammed Abu Mughaisib, indique auprès de Reuters qu'il n'y a pas de place dans les hôpitaux". "Il n'y a pas de place pour isoler", a-t-il ajouté.
"On observe une hausse des cas de méningite chez les enfants", souligne de son côté le médecin Rik Peeperkorn, représentant de l'OMS dans le Territoire palestinien occupé. "Nous sommes très préoccupés", indique le docteur.
Une maladie au fort potentiel épidémique
La méningite est "une infection de la moelle épinière et des enveloppes entourant le cerveau, les méninges, causée par plusieurs types de virus, de bactéries, et de champignons", selon l'Institut Pasteur. Cette maladie qui possède un fort potentiel épidémique, se transmet par sécrétions respiratoires et pharyngées et frappe principalement les nourrissons.
Le médecin Warsh Agha de l’hôpital al-Rantissi estime auprès de nos confrères RFI qu’il y a entre 300 et 400 cas de méningite à Gaza contre seulement une vingtaine par an avant la reprise du conflit israélo-palestinien le 7 octobre 2023.
Outre la recrudescence de la méningite, les restrictions imposées par Israël à l'entrée de l'aide sanitaire mais aussi alimentaire ont provoqué d'importantes pénuries affectant le fonctionnement du système de santé de Gaza.
"112 enfants sont admis chaque jour" pour malnutrition
Mardi, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a indiqué qu'une "forte augmentation" des incidents survenus en marge des sites de distribution d'aide humanitaire dans la bande de Gaza poussait au-delà de ses capacités le système de santé déjà saturé du territoire palestinien.
Par conséquent, des "milliers de patients" qui reçevaient des soins ont été contraints de cesser ses activités "après que des obus ont frappé les environs" dans un de ses établissements de santé dans la ville de Gaza.
La malnutrition fait aussi rage dans la bande de Gaza. Depuis le début de l'année 2025, l'Unicef rapporte que "112 enfants sont admis chaque jour pour recevoir un traitement contre la malnutrition".
"Combinées et non traitées, la malnutrition et les maladies créent un cercle vicieux mortel", a alerté l'agence des Nations unies pour l'enfance.