"De mieux en mieux chaque jour": le porte-parole de la Fondation humanitaire pour Gaza reconnaît des distributions d'aide "pas parfaites"

Le porte-parole de la Fondation humanitaire pour Gaza Chapin Fay assure ce lundi sur BFMTV vouloir nourrir "autant de monde que possible" dans l'enclave palestinienne via son organisation décriée par l'ONU et d'autres ONG.

C'est une organisation controversée qui reconnaît elle-même que les distributions d'aide alimentaire qu'elle organise pour les Gazaouis ne sont "pas parfaites", selon son porte-parole Chapin Fay.

La Fondation humanitaire de Gaza (GHF) poursuit ses opérations dans la bande de Gaza, malgré ses méthodes décriées par plusieurs autres ONG et l'ONU. Ces derniers refusent de collaborer avec cette organisation.

"Nous sommes venus les aider et les nourrir"

Pour se défendre, Chapin Fay rappelle que l'enclave palestinienne est "une zone de guerre active", mais affirme que "ça se passe de mieux en mieux chaque jour". À BFMTV ce lundi 28 juillet, il raconte avoir vu "des gens affamés et désespérés qui meurent de faim" dans la bande de Gaza.

"Nous avons chargé huit camions de nourriture, ça représente des milliers de boîtes et de palettes. Des milliers de Palestiniens sont venus très rapidement pour avoir de l'aide", raconte-t-il.

Décrivant le mode opératoire de son organisation, il partage sur notre antenne la volonté "d'innover" de son association "pour nourrir autant de monde que possible".

"Nous avons gardé une partie de l'aide pour les femmes et les enfants. Une fois que la foule a commencé à se disperser et que les hommes sont partis, il y a eu des files de femmes et d'enfants qui se sont formés. Ils se sont assis et nous sommes venus les aider et les nourrir", décrit Chapin Fay sur notre antenne.

Pour l'ONU, GHF n'est pas "neutre et indépendant"

Les méthodes de la Fondation humanitaire pour Gaza, soutenue par Israël et les États-Unis sont décriées par de nombreuses organisations internationales. Le porte-parole du secrétaire général de l'ONU Stéphane Dujarric a déjà indiqué que l'organisation ne respecte pas les principes "d'impartialité, de neutralité et d'indépendance".

Selon des chiffres de l'ONU partagés le 22 juillet dernier, plus de 1.000 personnes ont été tuées depuis fin mai en tentant d'obtenir de l'aide, dont la grande majorité près de sites de la fondation GHF.

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Leurs distributions donnent lieu à des scènes chaotiques, Tsahal ayant fait feu à plusieurs reprises pour tenter de contenir des centaines de Gazaouis désespérés.

"Pour de nombreux habitants, tenter d’atteindre un sac de farine ou une ration chaude revient à risquer sa vie", a dénoncé l'ONU fin juin.

Autre critique, Médecins sans Frontières déplore que les sites de distribution de GHF sont "tous situés dans des zones entièrement contrôlées par les forces israéliennes après que les habitants en ont été déplacés de force, ont la taille d'un terrain de football et sont entourés de postes d'observation, de talus de terre et de barbelés".

"Leur entrée clôturée ne permet qu'un seul point d'accès", a déploré MSF dans un communiqué fin juin. L'ONG souhaite que ce "mécanisme de distribution de nourriture meurtrier mis en place par Israël et les États-Unis" soit "immédiatement arrêté".

La GHF a commencé à distribuer des boîtes de produits alimentaires le 26 mai, après un blocus de plus de deux mois imposé par Israël à l'entrée de toute aide humanitaire et en dépit des avertissements de risque de famine.

Des niveaux "alarmants" de malnutrition

L'État hébreu a légèrement desserré son étau sur l'enclave palestinienne, en annonçant une pause des combats, dans certains secteurs du territoire palestinien ravagé par près de 22 mois de guerre. Des premiers camions chargés d'aide ont traversé la frontière depuis l'Égypte vers la bande de Gaza assiégée et affamée.

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), les taux de malnutrition dans la bande de Gaza atteignent "des niveaux alarmants". "La malnutrition suit une trajectoire dangereuse dans la bande de Gaza, marquée par un pic de décès en juillet", a déclaré l'OMS dans un communiqué ce dimanche.

Quelque 2,4 millions de Palestiniens y sont assiégés depuis le début de la guerre déclenchée par une attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

Clémence Dibout, avec Matthieu Heyman