Farine, pois chiche, conserves de tomates... Plusieurs tonnes de colis alimentaires à l'abandon à Gaza

Kerem Shalom, au sud d'Israël. Dans ce passage entre l'État hébreu et Gaza, techniquement en territoire gazaoui, des tonnes de colis alimentaires s'entassent et pourrissent, au moment même où la malnutrition a atteint des "niveaux alarmants" selon l'ONU.

Sacs de farine du Programme alimentaire mondial de l'ONU abandonnés, palettes entières de boîtes de conserve de tomates en plein soleil, sachets de pois chiches éventrés et tombés au sol... L'équivalent de 600 camions alimentaires gâchés, à deux pas de la population qui crie famine.
Pour Tsahal, la faute à l'ONU et aux ONG
Les colis s'entassent, parfois depuis un mois comme cet autre conteneur occupé par des bouteilles d'huile et du sel, observé ce dimanche 27 juillet par BFMTV sur place.
Pour le porte-parole de l'armée israélienne, la faute est portée par les ONG et l'ONU qui n'aident pas assez à la distribution. "L'ONU est habituée à travailler sur des terrains de guerre partout dans la monde, pourquoi elle ne le fait pas ici?", interroge Effie Defrin, porte-parole de Tsahal.

"Ils ont arrêté de distribuer de la nourriture le jour où on a ouvert la distribution avec la Gaza Humanitarian Foundation. Donc jugez par vous-même, est-ce que c'est pour des raisons politiques?", poursuit ce dernier.
Des accusations, insultantes pour les travailleurs humanitaires sur place. Parfois eux-mêmes épuisés. "On est fermement opposés à ces distributions alimentaires militarisées et armées. Nous avons besoin de sécuriser les routes et accès pour que nos aides humanitaires puissent travailler en sécurité sur des axes sûrs", avance Ghada al Haddad, responsable communication Oxfam à Gaza.
Face à la pression internationale, Israël a desserré -un peu- son étau sur l'enclave palestinienne. Ce dimanche 27 juillet au matin, Israël annonçait une pause humanitaire dans les combats. Des premiers camions chargés d'aide ont traversé la frontière depuis l'Égypte vers la bande de Gaza assiégée et affamée.