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"Appliquer des sanctions": Macron veut "durcir la position" contre Israël s'il n'y a pas d'ouverture humanitaire à Gaza

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En déplacement en Asie, le chef de l'État a annoncé ce vendredi 30 mai qu'il était prêt à "durcir la position" de l'Europe contre Israël si aucune ouverture humanitaire n'était menée dans la bande de Gaza.

Le président français Emmanuel Macron a déclaré ce vendredi 30 mai que la reconnaissance d'un État palestinien n'était "pas simplement un devoir moral, mais une exigence politique", tout en énumérant plusieurs conditions pour franchir le pas, avant une conférence à l'ONU sur le sujet à laquelle il participera le 18 juin.

Lors d'une conférence de presse à Singapour, il a aussi affirmé que les Européens devaient "durcir la position collective" contre Israël, "s'il n'y a pas une réponse qui est à la hauteur de la situation humanitaire qui est apportée dans les prochaines heures et les prochains jours" dans la bande de Gaza.

Dans ce cas, l'Union européenne devra "appliquer" ses "règles", "c'est-à-dire mettre un terme à des processus qui supposent le respect des droits de l'Homme, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, et appliquer des sanctions", a-t-il estimé, en référence à l'accord d'association entre les Vingt-Sept et Israël, qui va être réexaminé.

"Et donc oui, nous devons durcir notre position parce que c'est aujourd'hui une nécessité, mais j'ai encore l'espoir que le gouvernement d'Israël infléchira la sienne et que nous aurons enfin une réponse humanitaire", a-t-il ajouté.

Une reconnaissance sous conditions

La France copréside avec l'Arabie saoudite du 17 au 20 juin à l'ONU, à New York, une conférence internationale sur la solution dite à deux États, israélien et palestinien. Sans dire clairement s'il reconnaîtrait un État palestinien à cette occasion, Emmanuel Macron a estimé vendredi que "la création d'un État palestinien" sous conditions était "pas simplement un devoir moral, mais une exigence politique".

Il en a énuméré les conditions: "libération des otages" détenus par le Hamas, "démilitarisation" du mouvement islamiste palestinien, sa "non-participation" à la gouvernance de cet État, une "réforme de l'Autorité palestinienne", la reconnaissance, par le futur état, d'Israël et de "son droit à vivre en sécurité", et la "création d'une architecture de sécurité dans toute la région".

"C'est ce que nous essaierons de consacrer par un moment important le 18 juin ensemble, et j'y serai", a-t-il dit au sujet de la conférence à l'ONU.

Lilian Pouyaud avec AFP