Trêve à Gaza: qui sont les six otages du Hamas libérés ce samedi?

Ce samedi, le mouvement islamiste palestinien a libéré six otages retenus dans la bande de Gaza dans le cadre de la première phase de la trêve signée avec Israël mi-janvier.

Le Hamas a procédé à de nouvelles libérations d'otages ce samedi 22 février. Six otages retenus par le mouvement islamiste ont été remis à la Croix-Rouge par le mouvement palestinien, dans le cadre de la première phase de la trêve signée avec Israël mi-janvier.

D'après le mouvement palestinien, ces six otages sont les derniers captifs vivants devant rentrer en Israël d'ici le 1er mars, marquant la fin de la première phase.

Deux des six otages libérés ce samedi étaient retenus dans l'enclave palestinienne depuis près de dix ans. Il s'agit de Hicham al-Sayed et Avera Mengistu.

• Avera Mengistu, entré à Gaza à pied

Ce dernier, âgé de 38 ans, avait rejoint à pied la bande de Gaza le 7 septembre 2014, après la guerre de Gaza qui s'est déroulée l'été de cette même année. Il errait sur la plage de Zikim, une ville à la frontière israélo-palestinienne, et n'a pas été arrêté par les gardes frontaliers d'Israël.

Cet homme d'origine éthiopienne et qui souffre de troubles mentaux était arrivé en Israël en 1991, alors qu'il était âgé de 5 ans. En janvier 2023, la branche armée du Hamas a diffusé une vidéo d'Avera Mengistu dans laquelle il interpelle Israël sur son "sort".

• Hicham al-Sayed, originaire d'un village bédouin

De son côté, Hicham al-Sayed est entré de son plein gré dans la bande de Gaza en avril 2015 sans que l'on ne connaisse la raison. Selon sa famille, l'homme de 36 ans souffrirait de schizophrénie et serait instable mentalement. Il est originaire d'un village bédouin dans le sud de l'État hébreu.

La dernière preuve publique de vie d'Hicham al-Sayed remonte à juin 2022. Une photo diffusée par le Hamas le montrait sur un lit avec un masque à oxygène sur le nez. "On a eu un signe de vie après sept ans alors qu'on ne savait rien, il est là, il vit. Cette situation est extrêmement douloureuse et j'espère que le Hamas ne jouera pas avec les sentiments des familles", avait alors témoigné son père à i24.

"Il s'agit d'un enfant malade, capable de marcher sans but. Ils le connaissent là-bas (à Gaza) et ils l'ont reconnu. Il aime bien Gaza et c'est pour ça qu'il y est retourné", expliquait le père d'Hicham al-Sayed.

• Eliya Cohen, "traité comme des animaux"

Eliya Cohen a été enlevé lors du festival de musique Nova le 7 octobre 2023. Il s'était réfugié dans un abri sur la route près de la ville de Réïm. Sa famille est particulièrement inquiète sur son état de santé après plus de 500 jours de captivité.

"Nous savons qu’ils sont enchaînés depuis le jour de leur enlèvement jusqu’à aujourd’hui, ce qui est inimaginable. Ils sont traités comme des animaux", expliquait sa mère à la presse, en se basant sur des récits d'otages libérés.

"Ils reçoivent à peine de la nourriture, ils ne voient pas la lumière du jour, ils sont restés dans les tunnels depuis le jour de leur enlèvement jusqu’à aujourd’hui", a-t-elle raconté.

•Tal Shoham, une famille décimée

Cet Israélo-autrichien a été enlevé dans le kibboutz Beeri lorsque la maison familiale a été incendiée par le Hamas. Son épouse Adi et ses enfants Naveh et Yahel ont été libérés en novembre 2023 lors de la première trêve en novembre 2023 entre l'État hébreu et l'organisation palestinienne. Selon leur témoignage, ils n'ont pas été détenus avec le père dans la bande de Gaza.

Sur BFMTV en janvier dernier, une membre de sa famille expliquait que Tal Shoham a "apparemment été blessé, et cette blessure n'a pas été bien soignée". "Sa femme et ses deux petits enfants l'attendent, ils ont déjà passé un anniversaire sans leur père", avait-elle raconté. Trois autres membres de leur famille ont été tués par le mouvement islamiste le 7 octobre 2023.

• Omer Shem Tov, identifié grâce à ses tatouages

Alors âgé de 22 ans, Omer Shem Tov a été enlevé au festival Nova. Cet informaticien a pu être identifié par ses parents comme étant otage du Hamas grâce à ses tatouages. Ces derniers expliquaient qu'Omer Shem Tov leur avait envoyé sa localisation le matin du 7 octobre avant d'être enlevé par le Hamas. Depuis cette date, ses proches partagent sur les réseaux sociaux des moments de vie d'Omer Shem Tov, notamment avec sa famille.

• Omer Wenkert, "mort de peur"

Omer Wenkert a lui aussi été enlevé par le Hamas au festival Nova le 7 octobre 2023. Âgé aujourd'hui de 23 ans, cet Israélo-argentin travaillait alors dans la restauration. Lors de son enlèvement, il a écrit un message à sa mère dans lequel il disait "être mort de peur". Ses proches étaient inquiets quant à son état de santé, car il est atteint d'une maladie chronique.

"Omer souffre de colite, qui devient plus grave en cas de stress. Le Hamas dément lui donner les médicaments qui lui sauvent la vie et dont il a besoin de toute urgence", expliquait sa famille sur son site officiel.

Une deuxième phase qui doit être définie d'ici le 2 mars

Ce mercredi, le Hamas s'est dit prêt à libérer "en une seule fois", et non plus en étapes successives, tous les otages encore retenus à Gaza lors de la deuxième phase. Mais les négociations indirectes sur cette deuxième étape, censée mettre fin définitivement à la guerre, ont été retardées, les deux parties s'accusant mutuellement de violations de la trêve. Les termes de cette deuxième phase doivent être définis d'ici au 2 mars.

La troisième et dernière phase doit, elle, en principe porter sur la reconstruction de Gaza. Un sommet "informel" en Arabie saoudite s'est tenu ce vendredi au cours duquel des pays de Golfe, l'Égypte et la Jordanie ont évoqué "la question palestinienne".

Matthieu Heyman