"Privations de sommeil", "moqueries": le médecin du bateau Madleen intercepté par Israël dénonce "des actes de maltraitance"

Une image publiée sur le compte X du ministère israélien des affaires étrangères le 9 juin 2025 montre ce que le ministère a déclaré être des passagers du bateau d'aide humanitaire Madleen à destination de Gaza. - Ministère des Affaires étrangères israélien / AFP
Il faisait partie des douze personnes à bord du Madleen. Le médecin Baptiste André raconte, après son retour sur le sol français, des "actes de maltraitance" subis lors de l'arraisonnement du bateau humanitaire par Israël, lundi 9 juin. Un "acte de piraterie", dénonce-t-il sur France Inter, mardi.
"Nous avons été interceptés dans la nuit de dimanche à lundi aux alentours de 2h30 par un commando formé de plus d'une dizaine de bateaux. Il y avait au moins 80 soldats. On a été suivis par des drones depuis le départ de la Sicile", raconte le médecin, qui accuse Israël d'avoir commis "une infraction au droit de la mer et au droit international" en interceptant le navire.
"Je n'ai pas les qualifications juridiques pour préciser ce qui s'est passé, mais il y a eu des actes de maltraitance", ajoute Baptiste André, qui précise qu'il n'y "avait pas eu d'actes de violences physiques".
"Privations de sommeil"
Après l'interception du bateau humanitaire par les forces israéliennes, le médecin affirme avoir toutefois assisté à "des privations de sommeil", "notamment sur Greta Thunberg", la militante écologiste embarquée sur le Madleen.
"Dès qu'elle s'endormait, les services de l'immigration venaient la réveiller", raconte-il, évoquant également de la musique "mise à fond et les services de l'immigration dansaient devant nous", ainsi que des "moqueries".
Baptiste André raconte aussi avoir eu des "difficultés d'accès à l'eau et à la nourriture (...) Il fallait trois heures pour obtenir un bout de pain" et il n'y avait selon lui "aucun accès aux sanitaires" pour les membres de l'équipage retenus.
Pour pouvoir être libéré et rapatrié en France, le Marseillais a dû signer des documents d'expulsion d'Israël, qu'il qualifie de "fallacieux". Il appelle aujourd'hui Emmanuel Macron à faire "absolument tout pour la libération de (ses) collègues" et "tout en termes diplomatiques pour accentuer la fin du siège à Gaza, qui est absolument insupportable".
Elle aussi interrogée après son expulsion d'Israël, la militante Greta Thunberg a quant à elle dénoncé un "kidnapping dans les eaux internationales en nous gardant au fond du bateau et en nous empêchant d'en sortir". Quatre passagers français, dont l'eurodéputée Rima Hassan, n'ont quant à eux pas été envoyés et devront passer devant un juge.