Bateau pour Gaza: un des six Français a accepté son expulsion, les autres seront présentés à un juge israélien

Une image publiée sur le compte X du ministère israélien des affaires étrangères le 9 juin 2025 montre ce que le ministère a déclaré être des passagers du bateau d'aide humanitaire Madleen à destination de Gaza. - Ministère des Affaires étrangères israélien / AFP
Cinq Français, parmi les 12 militants qui se trouvaient sur le bateau pour Gaza intercepté par les autorités israéliennes, vont faire l'objet "d’un processus d’expulsion forcée", a annoncé le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, ce mardi 10 juin.
Six Français se trouvaient sur le bateau parti d'Italie le 1er juin, dont l'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan. Le consul général a pu les voir dans la nuit de lundi à mardi, a déclaré le ministre sur X.
"Un de nos compatriotes a choisi de signer le formulaire israélien acceptant son expulsion accompagnée sans attendre la décision de justice. Il devrait regagner la France dès aujourd’hui. Les cinq autres ont décliné et leur éventuelle expulsion aura lieu après décision du juge israélien dans les prochains jours", a indiqué Jean-Noël Barrot dans un communiqué ce mardi.
Le ministre n'a pas donné de précision sur l'identité du Français qui sera immédiatement expulsé. Selon sa déclaration écrite, les militants français "ont été transférés dans la nuit au centre de rétention de Ramlé, proche de l’aéroport" de Tel-Aviv.
La militante suédoise Greta Thunberg, qui se trouvait aussi sur le bateau, est à bord d'un avion mardi à destination de la Suède via la France, a annoncé le ministère israélien des Affaires étrangères.
Transférés à l'aéroport de Tel-Aviv
Le voilier avec à son bord 12 militants français, allemand, brésilien, turc, suédois, espagnol et néerlandais, est parti d'Italie le 1er juin pour "briser le blocus israélien" à Gaza, en proie à une situation humanitaire désastreuse après plus de dix-huit mois de guerre. Il transportait notamment la militante écologiste suédoise Greta Thunberg et l'eurodéputée franco-palestinienne Insoumise Rima Hassan, ainsi que de l'aide humanitaire. "Arraisonné" au cours de la nuit de dimanche à lundi par l'armée israélienne, il a atteint le port israélien d'Ashod lundi soir.
Puis les militants ont été transférés à l'aéroport de Tel-Aviv en vue de leur rapatriement, a annoncé mardi le ministère israélien des Affaires étrangères. "Ceux qui refusent de signer les documents d'expulsion et de quitter Israël seront traduits devant une autorité judiciaire, conformément à la loi israélienne, pour autoriser leur expulsion", a indiqué le ministère sur X, ajoutant que les militants avaient rencontré à l'aéroport les consuls de leurs pays respectifs.
La Coalition de la flottille pour la liberté, qui a affrété le bateau, a confirmé que ses militants étaient sous la garde des autorités israéliennes et qu'ils "pourraient être autorisés à partir depuis Tel Aviv" dès la nuit de lundi à mardi. "Nous continuons d'exiger la libération immédiate de tous les volontaires", a écrit l'organisation sur X, affirmant que "leur détention est illégale et constitue une violation du droit international".
La Coalition de la flottille pour la liberté, lancée en 2010, est un mouvement international non violent de soutien aux Palestiniens, combinant aide humanitaire et protestation politique contre le blocus de Gaza.
La France a "passé tous les messages" à Israël pour que "la protection" de ses ressortissants "soit assurée" et qu'ils "puissent retrouver le sol français", a déclaré lundi le président Emmanuel Macron, dénonçant comme un "scandale" le blocus humanitaire à Gaza. Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées lundi soir à travers la France à l'appel de la gauche en soutien à ces militants.
"L'équipe diplomatique et consulaire française à Tel Aviv restera au contact de nos ressortissants, comme le lui permet la protection consulaire, pour s'assurer de leur état jusqu'à leur retour en France", a assuré mardi le chef de la diplomatie française, en précisant que "les appels d'information aux proches ont été passés à cinq d'entre eux sitôt après les visites consulaires, soit après 3 heures du matin".
Le leader du parti de gauche radicale française Les Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, avait fustigé quelques heures plus tôt sur X la "nullité des services français" en affirmant que les familles des ressortissants retenus en Israël n'avaient "aucune nouvelle".