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Liban: ce que l'on sait sur l'incursion des chars d'Israël sur une base de la force de l'ONU

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La Finul a dénoncé ce dimanche 13 octobre "l'entrée en force" de deux chars israéliens dans une de ses positions au sud du Liban. Israël assure qu'un de ses chars a simplement "percuté" une position de l'ONU.

Des tensions qui s'accroissent. La Force intérimaire des Nations unies au Liban, aussi appelée Finul, a accusé dimanche 13 octobre l'armée israélienne d'être "entrée de force" dans une de ses positions avec des chars, alors cinq Casques bleus ont déjà été blessés ces derniers jours au sud du Liban. Israël assure de son côté qu'un char a simplement "percuté" une position de l'ONU en "reculant de plusieurs mètres".

• La Finul dénonce "l'entrée de force" de chars d'Israël

Dimanche, la force de l'ONU affirme que deux chars israéliens sont "entrés de force" dans une de ses positions au Liban. "Vers 4h30, alors que des Casques bleus se trouvaient dans des abris, deux chars Merkava de l'armée israélienne ont détruit le portail principal et sont entrés de force dans la position", y restant "environ 45 minutes", assure la Finul.

Deux heures plus tard, "des tirs ont provoqué une fumée" qui a déclenché "des irritations cutanées et des réactions gastro-intestinales chez 15 Casques bleus qui reçoivent des soins", précise la force de l'ONU.

La Finul réclame dans la foulée des "explications" à l'armée israélienne. "Pour la quatrième fois en quatre jours, nous rappelons à l'armée israélienne et à tous les acteurs leur obligation d'assurer la sécurité du personnel de l'ONU et (...) l'inviolabilité de ses positions", dénonce-t-elle.

• Israël parle d'un char qui évacuait des blessés

De son côté, l'armée israélienne a répondu dans la soirée de dimanche. Elle reconnaît qu'un de ses chars a "percuté un poste de la Finul", mais affirme que ce char "tentait d'évacuer des soldats blessés en essuyant des tirs de l'ennemi" et qu'il a "reculé de plusieurs mètres", heurtant ensuite la position de l'ONU.

"Une fois que les tirs ennemis ont cessé et après l'évacuation des soldats blessés, le char a quitté cette position", assure Israël. "Pendant toute la durée de l'incident, l'activité des soldats de l'armée israélienne n'a présenté aucun danger pour les forces de la Finul", soutient encore l'État hébreu.

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Plus tôt dans la journée, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait exhorté l'ONU à retirer "tout de suite" la Finul des zones de combats, alors que cinq Casques bleus ont été blessés en quelques jours dans des combats entre les forces israéliennes et le mouvement pro-iranien Hezbollah.

• Condamnations internationales

Le porte-parole du secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a rappelé dans la soirée que "les employés et locaux de la Finul (Force intérimaire de l'ONU au Liban) ne doivent jamais être pris pour cible".

Toutes les "attaques" visant les Casques bleus "sont une atteinte au droit international" et peuvent être constitutives de "crimes de guerre", a-t-il prévenu.

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a qualifié de "complètement inacceptables" les attaques contre la Finul. Dimanche soir, les 27 ont adopté, "après des heures de discussion", une déclaration condamnant ces attaques, réclamant qu'elles cessent "immédiatement".

La Première ministre italienne Giorgia Meloni, dont le pays a déployé près de 1.000 militaires dans cette mission de l'ONU, a "réitéré qu'il était inacceptable que la Finul soit attaquée par les forces armées israéliennes", selon son bureau, tandis que le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a assuré qu'il "n'y aura pas de retrait de la Finul parce que notre engagement en faveur de la légalité internationale, dans les termes établis par la résolution 1701, a plus de sens aujourd'hui que jamais" dans le sud du Liban.

Le président français Emmanuel Macron a appelé dimanche son homologue iranien à soutenir "une désescalade générale" dans la bande de Gaza et au Liban, sans mentionner directement. Le samedi, le président français avait qualifié d'"inacceptables" les attaques "délibérées" menées par les forces israéliennes en direction de la Finul, alors que la force de l'ONU avait dénoncé des tirs "répétés" et "délibérés" sur ses positions.

Juliette Desmonceaux