"Des violations choquantes": la Finul veut des "explications" après une incursion de chars israéliens sur une de ses bases au Liban

Des membres de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) patrouillent dans la région de Khiam, au sud du Liban, près de la frontière avec Israël, le 7 août 2021. - Mahmoud ZAYYAT
Les Casques bleus déployés dans le sud du Liban où Israël et le Hezbollah sont en guerre ouverte ont annoncé que deux chars israéliens étaient "entrés de force" dimanche 13 octobre dans une de leurs positions, réclamant "des explications" après cinq blessés en trois jours dans leurs rangs.
"Pour la quatrième fois en quatre jours, nous rappelons à l'armée israélienne et à tous les acteurs leur obligation d'assurer la sécurité du personnel de l'ONU et (...) l'inviolabilité de ses positions", indique la Force intérimaire des Nations unies dans le sud du Liban (Finul).
L'armée israélienne, elle, a indiqué qu'un de ses chars avait percuté un poste des Casques bleus de l'ONU au Liban (Finul), alors qu'il subissait des tirs nourris dans le sud du pays, où elle affronte le Hezbollah.
Selon un communiqué de l'armée, "un char qui tentait d'évacuer des soldats blessés en essuyant des tirs de l'ennemi a reculé de plusieurs mètres et a percuté un poste de la Finul".
Un autre incident la veille
Peu après que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a appelé l'ONU à retirer ses Casques bleus de la frontière, la force rapporte plusieurs incidents, derniers épisodes d'une escalade.
"Vers 04h30, alors que des Casques bleus se trouvaient dans des abris, deux chars Merkava de l'armée israélienne ont détruit le portail principal et sont entrés de force dans la position", y restant "environ 45 minutes", dit la Finul.
Deux heures plus tard, ajoute-t-elle, "des tirs ont provoqué une fumée" qui a déclenché "des irritations cutanées et des réactions gastro-intestinales chez 15 Casques bleus qui reçoivent des soins".
La veille, "l'armée israélienne a bloqué un mouvement logistique crucial de la Finul, lui interdisant le passage", ajoute la Finul qui demande "des explications" après "des violations choquantes".
Possibles "crimes de guerre"
Andrea Tenenti, porte-parole de la Finul, expliquait samedi à l'AFP avoir récemment refusé d'obtempérer quand "les forces israéliennes ont demandé (aux Casques bleus) de quitter (leurs) positions le long de la Ligne bleue, de la frontière jusqu'à cinq kilomètres de la Ligne bleue".
La force, qui compte 10.000 hommes, avait accusé jeudi les troupes israéliennes de tirer "de façon répétée" et "délibérée" sur ses positions, déclenchant un tollé diplomatique.
Cinq Casques bleus ont été blessés depuis dans des attaques, selon la force onusienne.
L'Italie a évoqué de possibles "crimes de guerre". Israël, de son côté, a expliqué avoir tiré en direction d'une "menace" près d'une position de la Finul dans le sud du Liban où son armée mène une vaste offensive aérienne et des incursions terrestres contre le Hezbollah.