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Israël: les États-Unis se préparent à "une série d'attaques conséquentes" de l'Iran dès "cette semaine"

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Les États-Unis ont mis en garde ce lundi 12 août contre une attaque iranienne "significative" contre Israël dès cette semaine, se joignant à plusieurs pays européens pour demander à Téhéran d'y "renoncer".

"Nous devons être prêts." Pour John Kirby, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale des États-Unis, la riposte de l'Iran en Israël n'est qu'une question d'heures ou de jours. Il a déclaré ce lundi 12 août "qu'une série d'attaques conséquentes" pourrait intervenir dès "cette semaine" de la part de l'Iran et de groupes armés alliés tels que le Hezbollah au Liban.

L'Iran et ses alliés ont en effet menacé Israël d'une riposte armée après l'assassinat, le 31 juillet à Téhéran, du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh, attribué à Israël, et la mort, la veille, du chef militaire du Hezbollah Fouad Chokr, tué dans une frappe israélienne près de Beyrouth.

Cette frappe était elle-même une riposte israélienne à l'attaque, attribuée aux Hezbollah, sur le plateau annexé du Golan qui a tué douze enfants et adolescents.

"Le droit de répondre à ses agresseurs"

Cette menace est d'autant plus significative que l'Iran a rejeté ce mardi l'appel de pays occidentaux à renoncer à ses menaces contre Israël. "La République islamique est déterminée à défendre sa souveraineté, (...) et elle ne demande pas l'autorisation de quiconque pour utiliser ses droits légitimes", a indiqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanani, dans un communiqué.

Le président iranien Massoud Pezeshkian avait aussi revendiqué ce lundi "le droit" de son pays à "répondre" à ses agresseurs.

"Une période de vigilance et de préparation"

Le ministre de la Défense israélien, Yoav Gallant a ainsi déclaré sur X que son pays était "dans une période de vigilance et de préparation", "une période où les menaces de Téhéran et de Beyrouth pourraient se matérialiser".

"Ces derniers jours, nous avons consacré du temps au renforcement de la défense et à la création d'options offensives, ainsi que d'initiatives si nécessaire", a-t-il ajouté.

Si le porte-parole américain John Kirby estime qu'il "est difficile de déterminer à ce stade précis à quoi pourrait ressembler" cette attaque, il affirme que "le président est convaincu que nous disposons des capacités nécessaires pour aider à défendre Israël, si cela devait arriver", souligne ABC News. La riposte iranienne pourrait prendre la forme de raids, à l'aide de drones et de missiles.

Les États-Unis ont en effet annoncé le renforcement de leur présence militaire au Moyen-Orient. Selon CBS News, le Pentagone a affirmé dimanche avoir ordonné à l'USS Georgia, un sous-marin nucléaire lanceur de missiles guidés, de se rendre dans la région. Le secrétaire à la Défense Lloyd Austin a également ordonné au groupe aéronaval USS Abraham Lincoln "d'accélérer" son déplacement de l'Indo-Pacifique vers le Moyen-Orient.

Cependant, il faudrait sans doute plus d'une semaine pour que ce porte-avions à propulsion nucléaire atteigne le Moyen-Orient, souligne l'agence de presse Reuters s'appuyant sur les propos d'un responsable américain.

Les États-Unis ont également annoncé l'envoi d'un escadron supplémentaire d’avions chasseurs F-22 de l’US Air Force et des avions de combat F/A-18 de la marine, note ABC News. Selon des responsables américains, le renforcement du dispositif militaire viserait à dissuader l’Iran d’attaquer et à désamorcer les tensions dans la région.

Un espoir derrière la reprise des négociations

Washington souhaite "évidemment" éviter "qu'Israël doive se défendre contre une nouvelle attaque, comme cela s'est produit en avril", quand Téhéran avait lancé une attaque sans précédent de drones et de missiles sur le territoire israélien.

"Mais si c'est ce qui se passe, nous continuerons à l'aider à se défendre", a déclaré John Kirby.

Joe Biden, comme les dirigeants français, allemand, italien et britannique, souhaite éviter une escalade dans la région. Tous ont appelé l'Iran, dans un communiqué commun publié à la suite d'un entretien téléphonique avec le président américain ce lundi, à "renoncer" à une attaque qui aurait des "conséquences graves" pour la sécurité régionale.

La Maison Blanche a reconnu que si cette attaque iranienne survenait, "cela pourrait certainement avoir un impact sur les discussions" prévues ce jeudi sur un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, accompagné d'une libération des otages israéliens qui y sont détenus.

John Kirby s'est toutefois dit confiance: "Nous nous attendons à ce que ces discussions avancent. Et elles doivent avancer. Tous les négociateurs devraient revenir à la table des négociations et conclure cet accord", a-t-il déclaré.

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Dimanche, le Hamas a demandé à ce que s'applique le plan de cessez-le-feu en trois phases présenté fin mai par le président américain Joe Biden, "plutôt que de mener plus de négociations".

Alors que Tsahal poursuit son offensive dans la bande de Gaza - des bombardements aériens ont notamment visé Khan Younès et Rafah ce lundi-, le porte-parole de la branche armée du Hamas a annoncé que ses combattants avaient "tué un otage" et "blessé deux otages femmes" dans "deux incidents séparés". 111 Israéliens sont toujours retenus, dont 39 sont morts, selon l'armée israélienne.

Dans le nord de l'enclave palestinienne, l'identification des corps se poursuit après la frappe israélienne sur une école qui a tué 93 Palestiniens, selon la Défense civile, ce samedi dans la ville de Gaza. L'offensive israélienne lancée en représailles sur la bande de Gaza a fait au moins 39.897 morts, d'après des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza.

Juliette Brossault