Israël: au moins 12 morts après des tirs de roquettes sur le plateau du Golan, l'armée accuse le Hezbollah

Les secours transportent des blessés après des tirs de roquette à Majdal Shams, sur le plateau du Golan, le 27 juillet 2024 - Jalaa MAREY / AFP
Une roquette tirée depuis le Liban sur le plateau du Golan annexé par Israël a fait au moins douze morts ce samedi 27 juillet, l'armée israélienne accusant le Hezbollah d'en être à l'origine.
Les onze personnes, âgées de 10 à 20 ans, ont été tuées lorsqu'une roquette a touché un terrain de football à Majdal Shams, a indiqué l'armée israélienne, bilan auquel s'ajoutent 19 blessés, selon les secouristes.
La ville de Majdal Shams, peuplée de Druzes, est située aux confins du nord d'Israël et du sud du Liban, et est frontalière de la Syrie. De nombreux habitants conservent la nationalité syrienne plus d'un demi-siècle après l'occupation du plateau du Golan conquis par Israël lors de la guerre israélo-arabe de 1967. Ses habitants peuvent étudier et travailler en Israël mais n'ont pas le droit de vote.
L'armée israélienne "se prépare à répondre"
Selon la police israélienne et l'armée, des roquettes ont touché plusieurs autres sites sur le Golan. L'armée a imputé le tir meurtrier sur Majdal Shams au mouvement islamiste libanais Hezbollah, qui a de son côté nié en être l'auteur.
"Nous allons nous préparer à répondre au Hezbollah, nous terminerons nos évaluations et nous agirons", a déclaré lors d'une conférence de presse le porte-parole de l'armée, le contre-amiral Daniel Hagari, ajoutant qu'il s'agissait de "l'attaque la plus meurtrière contre des civils israéliens depuis le 7 octobre".
Le bureau de Benjamin Netanyahu a fait savoir que le Premier ministre israélien avait décidé de rentrer en Israël "le plus rapidement possible" depuis les Etats-Unis.
Le Hezbollah, soutenu par l'Iran, a affirmé n'avoir "aucun lien" avec le tir de roquette meurtrier. De son côté, le gouvernement libanais a dit "condamner toutes les attaques contre les civils".
Enfants "violemment tués"
"Les terroristes du Hezbollah ont violemment attaqué et tué des enfants aujourd'hui, dont le seul crime était de sortir jouer au football", a fustigé le président israélien, Isaac Herzog.
"Nous sommes arrivés sur un terrain de football et avons vu des destructions et des objets en feu. Des blessés étaient allongés sur l'herbe", a relaté le secouriste Idan Avshalom, cité dans un communiqué du Magen David Adom, l'équivalent israélien de la Croix-Rouge.
Un correspondant de l'AFP a vu des médecins transportant des blessés sur des brancards depuis le site touché, où plusieurs membres des forces de sécurité israéliennes ont été rapidement déployés.
"Des officiers et des démineurs de la police du district nord sécurisent actuellement la zone, afin d'écarter tout risque supplémentaire pour le public", a déclaré la police dans un communiqué distinct.
"Il s'agit de la communauté druze, de citoyens israéliens (...). Nous défendrons les citoyens d'Israël et la communauté druze", a souligné Daniel Hagari.
La roquette a été tirée après l'annonce par une source de sécurité libanaise que quatre combattants du Hezbollah avaient été tués par une frappe israélienne dans le sud du Liban.
Le puissant mouvement pro-iranien a confirmé la mort de quatre de ses combattants. Il a ouvert un front contre Israël après le début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par l'attaque lancée le 7 octobre par le Hamas en Israël.
Le Hezbollah affirme que ses attaques contre Israël visent à soutenir son allié du Hamas et les Palestiniens de Gaza. Avec les nouvelles victimes de samedi, les violences depuis le 8 octobre entre l'armée israélienne et le Hezbollah ont fait au moins 527 morts au Liban, en majorité des combattants mais aussi 104 civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de différentes sources. Côté israélien, au moins 18 soldats israéliens et 24 civils ont été tués, selon l'armée.