Guerre à Gaza: Israël appelle les Gazaouis à évacuer les zones frontalières

Des personnes déplacées par le conflit et fuyant Beit Hanoun dans le nord de la bande de Gaza le 18 mars 2025. - Bashar Taleb / AFP
L'armée israélienne a ordonné à la population de Gaza, ce mardi 18 mars, d'évacuer les zones frontalières après une nuit de frappes intenses sur le territoire palestinien qui ont fait au moins 413 morts, selon un dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas.
Cet ordre d'évacuation vaut "spécialement" pour les régions de Beit Hanoun (au nord), Khirbet Khuza'a, Abasan al-Kabira et Abasan al-Jadida (au sud) qui sont des "zones de combats dangereuses", a indiqué sur la plateforme X le porte-parole arabophone de l'armée, Avichay Adraee, appelant les habitants à "se déplacer vers les abris dans l'ouest de la ville de Gaza et dans la ville de Khan Younès".
Israël promet de poursuivre l'offensive à Gaza
Israël a annoncé vouloir poursuivre, ce 18 mars 2025, l'offensive à Gaza jusqu'au retour de tous les otages. Dans un communiqué rendu public le même jour, l'armée israélienne a revendiqué "des frappes étendues sur des objectifs terroristes appartenant à l'organisation terroriste Hamas dans la bande de Gaza".

Ces frappes, décidées par le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ministre de la Défense, Israël Katz, font "suite au refus répété du Hamas de libérer nos otages ainsi qu'à son rejet de toutes les propositions qu'il a reçues de l'émissaire américain Steve Witkoff et des médiateurs", a indiqué le gouvernement israélien.
"Israël agira dorénavant contre le Hamas avec une force militaire accrue", a-t-il mis en garde.
La présidence des États-Unis a déclaré avoir été consultée au préalable par Israël. Et Israël Katz a averti ce mardi que les combats ne cesseraient pas "tant que tous les otages ne seront pas rentrés chez eux".

Sur les 251 personnes enlevées lors de l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza, 58 otages sont encore retenus à Gaza, dont 34 ont été déclarés morts par l'armée israélienne. Cette attaque a entraîné du côté israélien la mort de 1.218 personnes, la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles et incluant les otages morts ou tués en captivité.
En riposte, Israël a juré d'anéantir le Hamas et lancé une offensive destructrice à Gaza qui avait fait au moins 48.572 morts, majoritairement des civils, avant ces nouvelles frappes, d'après les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU, et provoqué un désastre humanitaire. Le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007, a accusé Benjamin Netanyahu de "torpiller" la trêve en vigueur depuis le 19 janvier 2025 et de vouloir "sacrifier" les otages encore retenus à Gaza.
Des "commandants militaires" du Hamas visés
Des images diffusées par l'AFP montrent plusieurs personnes blessées transportées dans la précipitation sur des brancards à l'hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.
Selon un responsable israélien s'exprimant sous couvert d'anonymat, ces frappes "préventives" ont visé "des commandants militaires de grade intermédiaire, des membres de la direction du Hamas ainsi que des infrastructures terroristes".
En Israël, des familles d'otages ont demandé mardi à Benjamin Netanyahu "d'arrêter de tuer" leurs proches, après les frappes de la nuit. Selon un responsable israélien, ces frappes "préventives" avaient pour but d'empêcher le Hamas de "reconstituer des forces et de se réarmer". Le Hamas a, quant à lui, appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à se réunir en urgence. Une réunion était déjà prévue, avant les frappes, mardi à 10 heures (14 heures, heure de Paris).