Le Guide suprême, l'homme fort de l'Iran

Les Iraniens votent ce vendredi pour désigner le successeur de Mahmoud Ahmadinejad à la présidence du pays. Mais ce scrutin, cadenassé par le Guide suprême Ali Khamenei, ne devrait laisser que très peu de chance à une évolution du régime.

Quel que soit le nom ou le profil du futur président iranien, l'homme fort du pays restera le même. L'ayatollah Ali Khamenei, le Guide suprême de la révolution islamique, tient l'Etat entre ses mains et concentre tous les pouvoirs.

L'armée, la justice, les médias et le très sensible dossier du nucléaire sont sous son contrôle. "La seule personne qui contrôle le dossier des négociations entre les Etats-Unis et l'Iran est le Guide suprême et non le président, un ministre, le parlement ou tout autre parti", explique Ibrahim Khayat.

"Par conséquent, le changement de président n'aura pas d'impact sur les négociations, qui sont au coeur du conflit entre Téhéran et Washington", poursuit-il.

Scrutin contrôlé

En poste depuis 1989, Ali Khamenei est le gardien des principes et des valeurs de l’islam en Iran. Pour cette élection présidentielle, il a officieusement verrouillé le scrutin en ne sélectionnant seulement huit candidats sur plus de 600 proposés et en invalidant certaines candidatures bien ciblées, comme celle de l'ancien président Rafsandjani.

Le président élu devra appliquer à la lettre sa politique et endosser la responsabilité en cas d’échec.

Personnage mystérieux

Considéré comme un dictateur, Ali Khamenei, 74 ans, reste un homme mystérieux pour la communauté internationale. Il ne répond à aucune interview et ne sort jamais de son pays.

En Iran, rares sont ceux qui s’opposent à lui. En 2009, lors des manifestations suite à l’élection contestée du président Ahmadinejad, la répression avait été sanglante.

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A.S.