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Iran: qui sera le successeur d'Ahmadinejad?

Les huit candidats à l'élection présidentielle iranienne posant à l'issue d'un débat télévisé, le 31 mai 2013

Les huit candidats à l'élection présidentielle iranienne posant à l'issue d'un débat télévisé, le 31 mai 2013 - -

Il y a quatre ans Mahmoud Ahmadinejad avait été élu dès le premier tour. En 2013, sur fond de crise économique liée aux sanctions répondant au programme nucléaire du pays, l'ayatollah Khamenei entend marquer le scrutin de son autorité.

Une élection en forme de revanche pour le camp des réformateurs iraniens. Quatre ans après la victoire contestée, dès le 1er tour, de Mahmoud Ahmadinejad, l'élection présidentielle qui s'ouvre vendredi en Iran attise leurs convoitises tant ils sont parvenus à une "union sacrée" avec les modérés dans une campagne qui s'est achevée cette nuit.

Les camps modéré et réformateur s'engagent derrière Hassan Rohani, après le retrait mardi du réformateur Mohammad Reza Aref. Depuis, ses partisans se sont mobilisés sur les réseaux sociaux en appelant à un vote massif en sa faveur, notamment pour empêcher le modéré Hassan Rohani d'aller au second tour.

Il y a quatre ans, battus par Mahmoud Ahmadinejad, les deux candidats malheureux, Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, avaient dénoncé des fraudes massives et appelé leurs partisans à manifester. La contestation avait été sévèrement réprimée et les deux dirigeants réformateurs sont en résidence surveillée depuis 2011.

Risque d'éparpillement des voix chez les conservateurs

En face, le camp conservateur est miné par les divisions. Des six candidats encore en course, trois se sont détachés chez les conservateurs: l'ancien chef de la diplomatie Ali Akbar Velayati, le maire de Téhéran Mohammad Bagher Ghalibaf et le chef des négociateurs nucléaires Saïd Jalili.

Si les appels se sont multipliés ces derniers jours pour un désistement en faveur du mieux placé, les trois prétendants à la succession de Mahmoud Ahmadinejad ont écarté mercredi toute idée de retrait.

En s'entêtant, les candidats "transforment le fleuve des votes conservateurs en une multitudes de petits ruisseaux", s'est alarmé jeudi Hossein Shariatmadari, éditorialiste du quotidien ultraconservateur Kayhan.

"Ni libre ni équitable"

En Iran, la crise économique provoquée par les sanctions internationales décrétées contre le programme nucléaire de Téhéran a été au centre de la campagne. Les grandes puissances soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de la bombe atomique, ce que Téhéran dément.

Un fossé est apparu entre les candidats conservateurs sur l'attitude à adopter face aux Occidentaux. Saïd Jalili, représentant direct du guide suprême Ali Khamenei, est partisan d'une ligne dure, prônant une "économie de résistance" et un refus de toute "concession" aux grandes puissances.

Et tous savent bien qu'ils n'auront que peu d'influence sur le dossier nucléaire car les questions stratégiques restent placées sous l'autorité directe de l'ayatollah Khamenei. Le guide suprême, qui n'a soutenu officiellement aucun candidat, a appelé à une participation massive. "Certains ne veulent peut-être pas soutenir la République islamique pour une quelconque raison mais, pour leur pays, ils doivent aussi aller voter", a-t-il affirmé.

Le Rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l'Homme en Iran, Ahmed Shaheed, a estimé pour sa part que le climat politique dans le pays ne permettait pas de qualifier l'élection de "libre et équitable".


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S. A. avec AFP