Guerre à Gaza: Israël et le Hamas ont accepté la première phase du plan de paix proposé par Donald Trump

Après deux ans de guerre, Israël et le Hamas palestinien se sont entendus tôt jeudi sur un cessez-le-feu à Gaza dans le cadre du plan de Donald Trump visant à établir une paix "durable" dans la région, le président américain disant tabler sur un retour des otages lundi.
À l'annonce de cet accord, une vague de joie a déferlé sur Al-Mawasi, secteur du centre de la bande de Gaza où s'entassent des dizaines de milliers de Palestiniens déplacés par les frappes israéliennes, a constaté un journaliste de l'AFP sur place.
Des premiers otages "de retour lundi"
"Lorsque j'ai appris la nouvelle, je n'ai pas pu me retenir. Des larmes de joie ont coulé. Deux ans de bombardements, de terreur, de destruction, de pertes, d'humiliations et le sentiment constant que nous pouvions mourir à tout moment. Et là, nous avons enfin l'impression de vivre un moment de répit", a confié à l'AFP un déplacé, Samer Joudeh.
Dans un message sur son réseau Truth Social, le président américain s'est dit "fier d'annoncer qu'Israël et le Hamas ont tous deux accepté la première phase" de son plan de paix pour Gaza, dans le cadre de pourparlers indirects à Charm el-Cheikh, en Égypte.
"Cela veut dire que TOUS les otages seront libérés très prochainement et qu'Israël retirera ses troupes jusqu'à la ligne convenue, les premières étapes en vue d'une paix solide, durable et éternelle", a indiqué Donald Trump.
L'armée israélienne a dit jeudi sur X se préparer à réceptionner les otages, mais aussi à faire face à "tous les scénarios". Donald Trump a estimé sur Fox News que les otages détenus depuis deux ans par le mouvement islamiste palestinien seraient "de retour lundi", y compris les corps de ceux décédés en captivité.
Benjamin Netanyahu salue "un grand jour pour Israël"
Le Qatar, pays médiateur, a confirmé "qu'un accord a été conclu ce soir sur toutes les dispositions et les mécanismes de mise en oeuvre de la première phase de l'accord de cessez-le-feu à Gaza, qui conduira à la fin de la guerre, à la libération des otages israéliens et des prisonniers palestiniens, et à l'entrée d'aide humanitaire", par la voix du porte-parole de son ministère des Affaires étrangères, Majed al-Ansari.
De son côté, le Hamas a annoncé être parvenu à un accord "prévoyant la fin de la guerre à Gaza".
"C'est un grand jour pour Israël", a commenté le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui a remercié Donald Trump et dit réunir dès jeudi son cabinet afin de "ratifier l'accord et rapatrier tous nos précieux otages".
Des sources ayant connaissance du dossier ont indiqué à l'AFP que l'accord sur la première phase du plan serait signé dès jeudi en Égypte. Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi avait auparavant indiqué avoir invité, en cas d'accord, Donald Trump, qui convoite le prestigieux prix Nobel de la paix annoncé vendredi, pour "assister à sa signature".
20 otages vivants contre 2.000 détenus palestiniens
"Les combats doivent s'arrêter une fois pour toutes, a réagi le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, appelant les parties à "respecter pleinement les termes" de l'accord. "La souffrance doit prendre fin", a-t-il martelé.
Basés sur le plan Trump, les pourparlers, lancés lundi, ont lieu deux ans après le début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien contre Israël le 7 octobre 2023. Pendant les discussions, l'armée israélienne a poursuivi ses bombardements meurtriers à travers le territoire palestinien, affamé, assiégé et dévasté, selon la Défense civile locale.
Le plan Trump annoncé le 29 septembre prévoit un cessez-le-feu, un échange des otages enlevés le 7 octobre 2023 contre des prisonniers palestiniens retenus par Israël, le retrait par étapes de l'armée israélienne de Gaza et le désarmement du Hamas.
Selon une source au sein du Hamas, les otages israéliens vivants, estimés à 20 sur les 47 détenus à Gaza, seront libérés contre près de 2.000 détenus palestiniens. Et d'après une source proche du Hamas, "de premières cartes ont été présentées par la partie israélienne concernant le retrait de ses troupes".
État de famine à Gaza
La veille, le négociateur en chef du Hamas Khalil al-Hayya avait réclamé des "garanties" de Donald Trump que la guerre à Gaza finirait "une fois pour toutes". Le Hamas a accepté de libérer les otages, mais a aussi réclamé le retrait total israélien de Gaza. Il n'a pas mentionné son propre désarmement, point clé de la proposition.
Benjamin Netanyahu a, lui, souligné que son armée resterait dans la majeure partie de Gaza et répété que le Hamas devait être désarmé.
Deux précédentes trêves en novembre 2023 et début 2025 avaient permis le retour d'otages ou de corps de captifs en échange de prisonniers palestiniens, sans toutefois déboucher sur un règlement du conflit.
L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 sont toujours otages à Gaza dont au moins 25 sont mortes selon l'armée.
En riposte, Israël a lancé une campagne militaire qui a dévasté le territoire, et fait selon le ministère de la Santé du Hamas, plus de 67.183 morts, en majorité des civils. L'ONU a déclaré l'état de famine dans une partie de Gaza et ses enquêteurs affirment qu'Israël y commet un génocide. Des affirmations rejetées par Israël.