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Ukraine: les sanctions tombent contre la Russie

François Hollandes à Bruxelles jeudi, juste avant sa conférence de presse.

François Hollandes à Bruxelles jeudi, juste avant sa conférence de presse. - -

Les chefs d'Etats européens, réunis à Bruxelles, ont décidé unanimement de premières sanctions contre la Russie qui n'a pas amorcé de sortie de crise en Ukraine. Les États-Unis se sont également montrés très fermes.

Jeudi, l'Ukraine a été au coeur des discussions politiques au plus haut sommet. A Rome, les ministres occidentaux des Affaires étrangères, réunis pour discuter de la Libye, ont de nouveau abordé le sujet, notamment avec leur homologue russe, Sergueï Lavrov, sans toutefois réussir à trouver un compromis politique.

Mais le point d'orgue de la journée a été le sommet extraordinaire à Bruxelles, qui a rassemblé chefs d'Etats européens et Premiers ministres pour prendre des décisions communes sur le dossier ukrainien.

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> Des sanctions européennes contre la Russie

• Des sanctions contre la Russie. A l'issue de ce sommet, François Hollande a détaillé les sanctions décidées par l'Union européenne contre la Russie, et qui prennent effet "dès aujourd'hui": "la suspension des négociations sur les visas, la suspension des discussions sur l'accord de coopération entre l'UE et la Russie, et la suspension de la participation pour les pays concernés des travaux du G8", a déclaré François Hollande, qui a prévenu que d'autres mesures seront prises si la tension s'aggrave.

• La riposte russe. Sur BFMTV, Alexeï Pouchkov, député russe et président de la commission russe des Affaires étrangères a aussitôt averti que des sanctions européennes s'accompagneraient de sanctions russes. "Les sanctions prises vont des deux côtés car l'UE a un commerce énorme avec la Russie, alors que la Russie n'a pas beaucoup d'activités économiques en Europe", a-t-il lancé. En clair, l'Europe aurait plus à perdre que la Russie.

> Le coup de force de la Crimée

• La Crimée veut se détacher de l'Ukraine. Car sur le terrain, les choses ont continué d'évoluer jeudi. Le parlement local de Crimée, dominé par des pro-russes, a demandé à Vladimir Poutine le rattachement de leur péninsule ukrainienne à la Russie, et annoncé l'organisation d'un référendum le 16 mars prochain pour le valider.

• Le Parlement criméen bientôt dissous. Une annonce qui a entraîné les foudres de la communauté internationale. Le Premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk, a d'abord qualifié cette décision d'"illégitime". "Nous exhortons le gouvernement russe à ne pas soutenir ceux qui promeuvent le séparatisme en Crimée", a-t-il demandé. Quelques heures plus tard, le président ukrainien par intérim, Olexandre Tourtchinov, a annoncé la dissolution de ce Parlement, parlant du référendum comme d'un "crime contre l'Ukraine".

> Hollande et Obama restent fermes

• La colère des dirigeants occidentaux. De leurs côtés, Paris et Washington ont également condamné fermement l'annonce criméenne. Pour François Hollande, "s'il y a une tentation de séparatisme, de division, ou pire encore, de captation" d'un territoire", "ce ne peut être conforme au droit international". Barack Obama, lui, a estimé que l'organisation de cette procédure "violerait le droit international" et a suivi l'Europe en annonçant des restrictions pour les visas des Russes.

• Les observateurs européens interdits d'entrer en Crimée. La Crimée reste un territoire très hostile actuellement. Les 40 observateurs militaires européens envoyés à la demande du nouveau pouvoir à Kiev ont ainsi été interdits d'entrée jeudi sur cette péninsule russophone. Stoppés par des hommes armés, ils ont dû rebrousser chemin pour décider des suites de leur mission. Un épisode qui n'est pas sans rappeler celui vécu la veille par Robert Serry, émissaire de l'ONU, menacé lui aussi par des hommes armés et chassé hors de Crimée.

Alexandra Gonzalez avec AFP