Ukraine: revivez les événements du jeudi 6 mars

Barack Obama, à Washington, jeudi 6 mars 2014. - -
La fracture qui divise l'Ukraine en deux s'accentue. Jeudi, le Parlement local de Crimée, dominé par des pro-russes, a demandé à Vladimir Poutine le rattachement de cette péninsule ukrainienne à la Russie et annoncé l'organisation d'un référendum le 16 mars pour le valider.
Dans le même temps, les dirigeants européens se retrouvent à Bruxelles en urgence pour un sommet extraordinaire consacré aux moyens d'aider l'Ukraine et de répondre à "l'agression" russe en Crimée, où sont attendus une trentaine d'observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. La chancelière allemande Angela Merkel, le président français François Hollande, le Premier ministre britannique David Cameron et les 25 autres dirigeants de l'UE doivent se retrouver entre eux pour débattre de ce dossier hautement sensible.
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19h10 - Barack Obama annonce aussi des sanctions
Le chef d'Etat américain s'est exprimé sur la situation en Ukraine depuis Washington. "Le département d'Etat a mis en place des mesures de restriction des voyages, pour imposer un prix à payer à la Russie et à ceux qui sont responsables de la situation en Crimée", a annoncé le président, suivant le pas des Européens.
Il s'est également montré très sévère envers la décision du Parlement local de Crimée. "Le référendum proposé sur l'indépendance de la Crimée ou son rattachement à la Russie viole les règles du droit international", a déclaré le chef d'Etat américain.
18h25 - Hollande condamne le Parlement local de Crimée
Interrogé sur la "légalité" du référendum decidé par le Parlement local de Crimée jeudi matin, François Hollande a rappelé que cette décision contrevenait "au principe qui fonde le droit international", à savoir "l'intégrité des territoires et le respect des frontières et de la souveraineté." "S'il y a une tentation de séparatisme, de division, ou pire encore, de captation" d'un territoire", "ce ne peut être conforme au droit international", a-t-il martelé fermement.
"L'Ukraine, c'est toute l'Ukraine, même si il y peut y avoir une large autonomie" de certains territoires, "mais il ne peut pas y avoir de remise en cause de l'intégrité de la souveraineté ukrainienne".
18h15 - Hollande détaille les sanctions de l'UE contre la Russie
"Le Conseil européen a repris les mesures proposés lundi par le Conseil européen des ministres des Affaires étrangères, c'est à dire la suspension des négociations sur les visas, la suspension des discussions sur l'accord de coopération entre l'UE et la Russie, et la suspension de la participation pour les pays concernés des travaux du G8. Ces décisions prennent effet dès aujourd'hui", a tranché François Hollande, qui a prévenu la Russie que d'autres mesures seront prises si elle n'entame pas "des négociations" et si il y a "aggravation de la tension".
18h10 - Kiev va dissoudre le Parlement local de Crimée
Le nouveau gouvernement ukrainien a décidé de lancer une procédure de dissolution du Parlement local de Crimée, qui avait annoncé plus tôt dans la journée la tenue d'un référendum pour éventuellement rattacher cette péninsule ukrainienne à la Russie.
18h00 - Hollande s'exprime en direct sur l'Ukraine
Le chef de l'Etat François Hollande a rendu compte du contenu du sommet extraordinaire de l'Union européenne qui s'est tenu jeudi après-midi à Bruxelles. "Le Conseil européen a pris plusieurs décisions. La première décision a été de renouveler le soutien de l'Europe à l'Ukraine dans le moment très grave que ce pays traverse. Un soutien financier avec une aide de plus 11 milliards d'euros [...], et un soutien humanitaire pour une population particulièrement éprouvée récemment."
17h40 - L'envoyé spécial de l'ONU ne pense pas revenir en Ukraine
L'envoyé spécial de l'ONU en Crimée, Robert Serry, contraint d'interrompre brutalement sa mission après avoir été menacé par des hommes armés pro-russes a indiqué jeudi qu'il était peu probable qu'il retourne dans cette région du sud de l'Ukraine contrôlée par des forces russes.
"Ma mission n'est pas finie", a déclaré le diplomate néerlandais à son arrivée à l'aéroport de Kiev après un court séjour à Istanbul. Interrogé sur un retour en Crimée dans les jours à venir, il a simplement répondu: "Je ne crois pas". Retour en images sur cet épisode.
17h30 - Le candidat ex-boxeur dénonce "une provocation"
L'un des principaux responsables politiques ukrainiens, l'ancien champion du monde de boxe Vitali Klitschko, a qualifié jeudi "d'énorme provocation" la décision du Parlement de Crimée de demander le rattachement de la péninsule ukrainienne à la Russie.
"C'est inconstitutionnel", a déclaré Vitali Klitschko à des journalistes à Dublin, où il participe au congrès du Parti populaire européen. "L'Ukraine doit être un pays indépendant. Ce qui se passe concernant la Crimée est une provocation", a ajouté ce candidat à la présidence ukrainienne.
16h50 - Le nouveau gouvernement exclut "l'option militaire"
L'Ukraine est prête à signer "dès que possible" l'accord d'association avec l'Union européenne que l'ancien président Viktor Ianoukovitch avait refusé de signer en novembre, affirme son Premier ministre, Arseni Iatseniouk.
Par ailleurs, il a rappelé lors d'une rencontre avec le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, que son gouvernement "n'avait pas d'option militaire sur la table". Il a appelé la Russie à "faire le premier pas en arrière": "Ce sont eux qui ont commencé; c'est à eux d'arrêter". "Nous sommes déterminés à régler cette crise pacifiquement", a conclu le Premier ministre.
16h20 - Un destroyer américain va être posté en Mer Noire
Un destroyer américain lance-missiles, l'USS Truxtun, est en route pour la mer Noire, a annoncé jeudi l'US Navy, précisant que ce déploiement "de routine" avait été décidé avant le début de la crise en Ukraine. Le navire a quitté la base grecque de Souda Bay jeudi matin "pour des exercices conjoints en mer Noire aux côtés de forces navales roumaines et bulgares".
Mais, si le navire a forcément quitté les Etats-Unis avant l'intervention des forces russes en Crimée, la présence d'un destroyer lance-missiles américain à quelques encablures de la péninsule de Crimée n'en constitue pas moins un message à Moscou. A ce stade, seul un navire militaire américain, la frégate USS Taylor, est en mer Noire. Mais celle-ci se trouve actuellement dans le port turc de Samsun, après s'être échouée mi-février, et son commandant a été relevé de ses fonctions.
16h00 - Les images de la démission en direct d'une journaliste de Russia Today
Liz Wahl, une journaliste américaine de Russia Today (RT) America a démissionné mercredi en direct de la chaîne, financée par la Russie, pour protester contre la politique du Kremlin en Ukraine, expliquant qu'elle "ne pouvait pas travailler pour une chaîne financée par le gouvernement russe et qui absout les actions de Poutine". Voici son intervention, diffusée en direct à la télévision.
15h25 - Laurent Fabius appelle à une grande vigilance
Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a appelé à être "très, très vigilants" après la demande de rattachement à Moscou formulée par la Crimée, en marge d'une conférence sur la Libye à Rome.
Laurent Fabius a souligné qu'"un rattachement direct à la Russie voudrait dire changer de système et que l'intégrité territoriale ne serait plus respectée". "Si vous admettez le principe qu'une région, dans n'importe quel pays, en contradiction avec les règles constitutionnelles de ce pays, peut se rattacher à un autre pays, cela veut dire qu'il n'y a plus de paix internationale ni de frontières assurées", a-t-il ajouté.
15h10 - Les images de l'interpellation très brutale des Femen
15h05 - Pas d'accord trouvé entre Kerry et Lavrov
Aucun accord n'a été trouvé avec les Etats-Unis sur l'Ukraine, a annoncé jeudi le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, après s'être entretenu avec le secrétaire d'Etat américain John Kerry à Rome, ont rapporté les agences russes. "Pour l'instant, nous ne pouvons annoncer à la communauté internationale que nous avons trouvé un accord", a dit Sergueï Lavrov.
15h00 - Le référendum en Crimée est-il légitime?
Jeudi matin, la Crimée a annoncé la tenue prochaine d'un référendum pour décider de l'éventuel rattachement de cette péninsule ukrainienne à la Russie. Mais pour le nouveau Premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk, cette décision "est illégitime". S'exprimant devant la presse, Iatseniouk a également jugé que le référendum n'avait "aucune base légale".
De son côté, Washington a également dénoncé la tenue de ce référendum, sans l'accord de Kiev. L'organisation de ce référendum constituerait une violation du droit international, a mis en garde Washington. "Les Etats-Unis estiment que toute décision sur la Crimée doit être prise par le gouvernement à Kiev", a indiqué un haut responsable américain.
14h45 - Lavrov et Kerry de nouveau en concertation
Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, s'est entretenu jeudi à Rome avec ses homologues européens de la crise en Ukraine, quelques heures avant le sommet extraordinaire à Bruxelles. Il s'est notamment entretenu de nouveau avec le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov. Il s'agissait de leur troisième rencontre en deux jours
13h55 - Les observateurs de l'UE bloqués par des hommes armés
Les 40 observateurs de l'OSCE, venus en Ukraine à la demande du nouveau pouvoir ukrainien, ont été empêchés d'entrer en Crimée par des hommes armés, a indiqué une source diplomatique occidentale.
"Ils sont bloqués mais ils ne font pas demi-tour", a déclaré cette source. "Ils ont été empêchés d'entrer par deux groupes d'hommes armés, très professionnels", a ajouté cette source, précisant que les observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe sont bloqués depuis 13 heures locales à un barrage sur la route d'accès à cette région du sud de l'Ukraine contrôlée depuis le 28 février par des forces russes.
13h45 - Obama autorise des gels d'avoirs et restrictions de visas
Le président des Etats-Unis Barack Obama a annoncé qu'il autorisait l'imposition de restrictions de visas "en réponse à la violation en cours par la Russie de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine". Il a également autorisé par décret le gel d'avoirs "de ceux qui sont directement impliqués dans la déstabilisation de l'Ukraine, y compris dans l'intervention militaire en Crimée", a précisé le département d'Etat.
Jeudi, déjà, l'Union européenne a gelé les avoirs du président ukrainien déchu Viktor Ianoukovitch, et de la plupart de ses anciens ministres et de ses proches, accusés de détournements de fonds publics.
13h00 - Des Femen agressées et interpellées en Crimée
A Simféropol, la capitale de Crimée, au moins deux activistes du mouvement Femen ont protesté seins nus devant le Parlement local, en hurlant des slogans hostiles à la Russie, comme "Stop à la guerre de Poutine", durant une manifestation pro-russe. Elles ont été rapidement été prises à parti violemment par des manifestants, avant d'être interpellées par la police ukrainienne, comme le montre cette photo de l'AFP ci-dessous.
La foule autour, une centaine de personnes agitant notamment des drapeaux russes, a hurlé "Honte !" sur leur passage. Selon nos informations, elles sont toutes les deux françaises. Elles se trouvent actuellement dans un poste de police.
Le mouvement Femen est né en Ukraine et s'est fait connaître par ses actions hautement médiatiques où elles apparaissent les seins nus. Elles n'ont plus aujourd'hui de représentation en Ukraine. Elles ont en revanche ouvert un centre à Paris.
Ukrainian police officers detain topless @FEMEN_Movement activist during a pro-Russian rally in Simferopol #AFP pic.twitter.com/nUvVRemTwV
— AFP Photo Department (@AFPphoto) 6 Mars 2014
12h25 - Poutine étudie la demande de la Crimée
Le chef de l'Etat russe Vladimir Poutine a présidé jeudi une réunion du Conseil de sécurité russe au cours de laquelle la demande du Parlement local de la péninsule ukrainienne de Crimée de rejoindre la Russie a été abordée, a indiqué le Kremlin.
Une réunion non prévue du Conseil de sécurité a eu lieu pour évoquer la situation en Ukraine, en particulier la demande du Parlement local de Crimée, a indiqué le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov, selon l'agence publique Ria Novosti.
12h00 - Robert Serry, l'envoyé spécial de l'ONU chassé d'Ukraine
Robert Serry, envoyé spécial de l'ONU en Crimée a été pris à partie et retenu brièvement par des miliciens pro-russes. Il a dû écourter sa mission mais il n'exclut pas de retourner en Ukraine sous peu.
"J'espère que cet incident va rappeler à tout le monde à quel point la situation est devenue dangereuse en Crimée. Il y a un besoin absolument urgent de désescalade" des tensions, a commenté plus tard Robert Serry. "Je suis très inquiet de ce qui pourrait arriver s'il y avait des effusions de sang", a-t-il insisté. Retour sur cette mission avortée de l'ONU.
11h15 - Hollande privilégie la "pression" aux "sanctions"
A peine arrivé à Bruxelles jeudi pour assister au sommet extraordinaire consacré à la crise ukrainienne, François Hollande a souligné ses attentes: "Le Sommet européen va pouvoir exprimer la voix de l'union sur la question de l'Ukraine en donnant son soutien au gouvernement ukrainien pour mener les réformes économiques et organiser l'élection présidentielle".
Le chef de l'Etat a pointé l'importance de privilégier le dialogue avec la Russie avant d'envisager des sanctions. "Nous allons engager la pression la plus forte possible pour assurer un processus de désescalade et, dans les pressions, le recours éventuel à des sanctions."
11h00 - La Crimée demande son rattachement à Moscou
Le Parlement local de Crimée, dominé par des pro-russes, a demandé jeudi à Vladimir Poutine le rattachement de la péninsule ukrainienne à la Russie et annoncé l'organisation d'un référendum le 16 mars pour le valider. Les électeurs auront le choix entre un rattachement à la Fédération de Russie ou une autonomie nettement renforcée.
L'assemblée de Crimée avait jusqu'à présent prévu l'organisation le 30 mars d'un référendum prévoyant simplement un renforcement de son autonomie. République autonome de deux millions d'habitants, en majorité d'origine russe, la Crimée est contrôlée de facto par des forces russes depuis le 28 février.
|||L'ESSENTIEL
• La Crimée va organiser un référendum pour statuer sur son éventuel rattachement à la Russie
• Les dirigeants de l'UE se réunissent à Bruxelles pour discuter de la crise ukrainienne
• Les observateurs européens n'ont pas pu pénétrer en Crimée