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Ponts effondrés en Russie: les enquêteurs pointent des "explosions" et dénoncent des "actes de terrorisme"

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Deux ponts se sont effondrés dans la nuit de samedi à dimanche 1er juin dans le sud-ouest de la Russie, près de la frontière ukrainienne, provoquant des déraillements de trains dont l'un a fait au moins sept morts et 66 blessés, selon les autorités.

Deux ponts ferroviaires se sont effondrés en Russie. Dans la région de Briansk, au moins sept personnes sont mortes dans l'effondrement d'un pont sur une voie ferrée ce samedi 31 mai au soir. Peu après, dans la nuit, c'est un pont de la région de Koursk qui s'est effondré au moment où une locomotive passait dessus.

La locomotive a "chuté sur l'autoroute qui passe sous le pont" et "pris feu", a indiqué sur Telegram le gouverneur par intérim de la région de Koursk, Alexandre Khinshtein. Les conducteurs de la locomotive, dont il n'a pas précisé le nombre, ont été blessés et conduits à l'hôpital, a-t-il ajouté.

Les enquêteurs russes ont déclaré dans des communiqués que ces deux événements ont été provoqué par "des explosions".

La Russie enquête sur des "actes de terrorisme"

Après l'incident de Briansk, la compagnie nationale de chemins de fer russes avait d'abord parlé d'une "interférence illégale", ne faisant pas de lien direct avec le conflit en Ukraine.

En effet, le pont effondré se situe à environ une centaine de kilomètres de l'Ukraine. La région de Koursk, où a eu lieu le deuxième effondrement, est également frontalière de l'Ukraine. Les forces de Kiev s'y étaient un temps emparées de 1.400 kilomètres carrés après un assaut surprise en août 2024, avant qu'elle ne soit reprise en avril.

Les médias d'État russes ont finalement affirmé que les enquêteurs traitaient comme des "actes de terrorisme" l'effondrement des deux ponts. "Ces actions ont été classées comme des actes de terrorisme", a déclaré Svetlana Petrenko, porte-parole du Comité d'enquête russe, citée par l'agence de presse d'État RIA.

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Des régions frontalières à l'Ukraine

Le porte-parole du Kremlin a indiqué que Vladimir Poutine suivait de près la situation. S'il n'y pas eu de réaction officielle, le président de la commission de la législation constitutionnelle, également proche du président russe, a déclaré que "l'accident d'un train de voyageurs dans la région de Briansk témoigne de la nature terroriste du régime de Kiev".

"La réponse devrait être la création d’une grande zone tampon", a ainsi affirmé Andrei Klishas.

Des cas de sabotages de voies ferrées russes se sont produits dans les zones à proximité de l'Ukraine. Début avril, la justice de la région de Volgograd (sud-ouest), non-frontalière de l'Ukraine mais tout de même relativement proche, a rapporté la condamnation à 14 ans de prison d'un jeune homme de 23 ans, déclaré coupable d'avoir mis le feu à des infrastructures ferroviaires. Il avait reconnu les faits, qualifiés d'acte pro-Ukraine.

Dans la région voisine de Saratov (sud-ouest), deux hommes de 24 ans ont reçu des peines de 14 et 12 ans de prison dans une affaire similaire. La plupart des attaques de ce type sont menées par des jeunes individus, parfois mineurs.

L'Ukraine ne commente généralement pas les sabotages sur le territoire russe. Mais il peut arriver qu'elle s'en félicite, considérant qu'il s'agit de ripostes légitimes aux offensives de la Russie contre son propre réseau ferroviaire.

Salomé Robles avec AFP