D'anciens mercenaires Wagner accusés de meurtre à leur retour du front en Ukraine

Le centre du groupe paramilitaire Wagner, basé à Saint-Pétersbourg en Russie. - Olga Maltseva/AFP
Un retour dans leur ville natale remarqué. Plusieurs anciens combattants du groupe paramilitaire russe Wagner ont récemment été accusés de meurtre peu après être retournés dans leur ville d'origine à l'issue de leur expérience sur le front ukrainien, racontent plusieurs médias, comme CNN et The Guardian.
D'abord, le 29 mars dernier, une femme de 85 ans a été tuée à coups de hache à son domicile dans la région russe de Kirov. Son meurtrier présumé n'est autre qu'Ivan Rossomakhin, un homme de 28 ans qui était récemment revenu dans sa ville natale après avoir combattu dans les rangs de Wagner en Ukraine.
"L'État est responsable de sa mort"
Dès les premiers jours après son retour, il avait été placé en garde à vue après avoir proféré plusieurs menaces. Une habitante dit aussi l'avoir vu menacer de tuer des gens, avec une fourche, une hâche et un couteau à la main.
Condamné par le passé à plusieurs reprises, Ivan Rossomakhin avait été recruté par Wagner alors qu'il se trouvait en prison pour meurtre depuis 2020.
Si l'ancien combattant s'est retrouvé dans la nature alors qu'il purgeait une peine de dix ans, c'est parce qu'Evgueni Prigojine, le chef du groupe Wagner, a recruté des prisonniers pour aller au front en leur promettant la grâce présidentielle à la fin de leur contrat.
"L'État, et personnellement Poutine et Prigojine, sont responsables de la mort de Yulia et devraient en répondre", a estimé un proche de la défunte auprès du Guardian. "Ils ont libéré un bâtard malade dans la société."
Un deuxième meurtre en Géorgie
Des faits similaires ont été constatés à Tskhinvali, en Ossétie du sud, une région séparatiste géorgienne, où un homme de 38 ans a été tué le 17 avril dernier. Une vidéo publiée sur Telegram montre un homme pourchassant et donnant des coups à cet habitant avant de le poignarder à mort.
Dès le lendemain du meurtre, les autorités locales ont annoncé avoir arrêté un individu. Il s'agirait de Georgiy Siukayev, un prisonnier recruté par Wagner à l'automne dernier pour aller combattre en Ukraine, et qui venait lui aussi de rentrer dans sa ville d'origine.
Le patron de Wagner a lui-même commenté cette affaire et assuré que son soldat ne faisait que défendre des passants harcelés par l'homme poignardé. Une version contredite par l'ancien président de la région séparatiste Anatoli Bibilov qui a assuré que la victime était "inoffensive".
5000 anciens prisonniers grâciés
Au total, plus de 5000 anciens prisonniers ont déjà été graciés après avoir combattu en Ukraine, selon les chiffres partagés par le patron de l'organisation paramilitaire fin mars et cités par Reuters.
Après le premier meurtre constaté en Russie, Evgueni Prigojine a indiqué que sa société était en capacité d'aider les anciens soldats ayant "un comportement agressif".
"Si une personne a un comportement agressif ou provocateur ou s'il y a un risque, surtout s'il appartient à la catégorie des anciens détenus, vous devez nous le faire savoir. Nous allons envoyer notre groupe de recrutement, le récupérer et le renvoyer au front" a-t-il déclaré, cité par CNN.