Élections présidentielles américaines 2024
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Quand Donald Trump faisait un don de 6.000 dollars pour soutenir la campagne de Kamala Harris

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Alors qu'ils pourraient s'affronter pour la présidentielle de novembre, si Kamala Harris obtient effectivement l'investiture démocrate, Donald Trump avait financé la campagne de l'ancienne procureure générale de Californie.

Retournement de situation. Il y a plusieurs années, Donald Trump avait fait deux dons, d'un montant total de 6.000 dollars à la campagne de réélection de Kamala Harris, lorsqu'elle était procureure générale de Californie.

Aujourd'hui, depuis l'annonce du retrait de Joe Biden à la course à la Maison Blanche ce dimanche 21 juillet, l'actuelle vice-présidente démocrate est l'adversaire potentielle de Donald Trump pour l'élection de novembre.

"Écarter cet argument du racisme"

Donald Trump a effectivement donné 5.000 dollars en septembre 2011 puis 1.000 dollars en février 2013. Sa fille, Ivanka Trump, a elle fait un don de 2.000 dollars pour soutenir la campagne de Kamala Harris en 2014.

Cette information avait déjà été beaucoup partagée lorsque Kamala Harris a été désignée comme co-listière de Joe Biden pour l'élection présidentielle de 2020. En réaction, l'équipe de Donald Trump avait affirmé que ces dons prouvaient qu'il n'était pas raciste, contrairement à ce que Kamala Harris déclarait à son encontre.

"Je note que Kamala Harris est une femme noire et qu'il a fait un don à sa campagne. J'espère donc que nous pourrons écarter cet argument du racisme", avait lancé Katrina Pierson, conseillère principale de la campagne du milliardaire, lors d'une conférence de presse.

De son côté, Kamala Harris avait déclaré avoir reversé les dons de Donald Trump à une organisation à but non lucratif défendant les droits civils et humains des personnes originaires d'Amérique centrale, rapporte CBSNews.

Pour protéger ses affaires?

À l'époque, l'adversaire démocrate de Kamala Harris, Loretta Sanchez, s'était interrogée, demandant si Donald Trump ne cherchait pas à influencer l'enquête menée par l'État de Californie sur l'université Trump.

L'université Trump, qui n'existe plus aujourd'hui, qui promettait d'enseigner à ses étudiants les "secrets de la réussite" dans le secteur de l'immobilier, faisait l'objet d'une action en justice, notamment pour publicité mensongère. Selon The Telegraph, en poste, Kamala Harris a pris plusieurs mesures à l'encontre de l'université Trump.

Un porte-parole de la campagne de Joe Biden avait par ailleurs déclaré qu'elle n'avait jamais sollicité de dons de la part du camp Trump et que cet argent n'avait eu aucune influence sur la manière dont elle avait traité les accusations contre lui et ses affaires.

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De nombreux dons aux démocrates

Avant de se présenter à l'élection présidentielle de 2016 sous l'étiquette républicaine, Donald Trump avait déjà fait des dons à plusieurs figures démocrates dont Joe Biden, Hillary Clinton - ses deux principaux rivaux électoraux de ces dernières années - ou encore Andrew Cuomo, ancien gouverneur de New York.

Depuis 2010 néanmoins, l'ancien président a commencé à faire des dons presque exclusivement à des causes républicaines, l'argent versé à la campagne de Kamala Harris constituant une exception.

Selon l'organisme Ballotpedia cité par CBSNews, entre 2011 et 2015, ses dons pour les candidats démocrates ont chuté à seulement 8.500 dollars, alors qu'il a donné 630.150 dollars aux républicains.

"Elle est folle. Elle est dingue"

Malgré ces anciens dons, Donald Trump n'a pas attendu longtemps avant de réorienter ses coups auparavant destinés à Joe Biden vers Kamala Harris, alors que cette dernière s'affiche comme la grande favorite pour reprendre l'investiture démocrate.

"Je pense qu'elle ne vaut pas mieux que (Joe Biden). Elle pourrait même se montrer encore moins compétente, ce qui est dur à croire", a attaqué Donald Trump dans une interview par téléphone à CBSNews ce dimanche.

"Que ce soit lui ou elle, la politique menée sera la même", a-t-il encore estimé, en insistant sur le fait que Joe Biden avait confié à sa vice-présidente le dossier sensible de l'immigration. "Elle était en charge de la frontière (avec le Mexique). Elle était la tsarine de la frontière. C'est la pire qu'on ait jamais vue."

Ce samedi, pour son premier meeting de campagne depuis la tentative d'assassinat contre lui il a affirmé: "Je l'appelle 'Kamala qui rit' ('Laughing Kamala"). Vous l'avez déjà vue rire? Elle est folle. On peut en dire beaucoup sur les gens par la façon dont ils rient. Non, elle est folle. Elle est dingue."

Salomé Robles