Un gilet jaune porte plainte pour un possible fichage "illicite" dans les hôpitaux parisiens

Les gilets jaunes réunis sur les Champs-Elysées le 24 novembre. - LUCAS BARIOULET / AFP
Un gilet jaune blessé le 9 février va déposer une plainte contre X ce vendredi. Il soupçonne l'hôpital parisien l'ayant opéré d'avoir mis en place un possible fichage "illicite".
Ce manifestant de 30 ans, Sébastien Maillet, avait eu la main arrachée par une grenade GLI-F4 qui avait explosé. Il avait ensuite été opéré à l'hôpital européen Georges-Pompidou, dans le XVe arrondissement de la capitale.
Sa plainte repose sur un article publié mercredi par le Canard enchaîné. L'hebdomadaire fait état d'un recensement nominatif par les hôpitaux parisiens des personnes blessées lors des manifestations des "gilets jaunes". Ces personnes seraient recensées au sein d'un fichier appelé "SI-VIC" (système d’information pour le suivi des victimes), et mis en place après les attentats de 2015 pour faciliter l'identification des victimes d'attaques.
Cette plainte contre X, qui doit être déposée ce vendredi au parquet de Paris et dont l'AFP a eu connaissance, vise les infractions de "collecte illicite de données à caractère personnel" et de "violation du secret professionnel".
Secret professionnel
Le jeune homme, qui se base sur les informations du Canard enchaîné, estime que le fichier a été détourné de sa finalité, avec "pour objectif de créer une liste de personnes militantes". Il fait valoir que son nom a "très certainement" été enregistré dans ce fichier sans son accord et que les médecins ont donc potentiellement violé "le secret professionnel" en dévoilant le nom d'un de leurs patients, militant de la cause des "gilets jaunes".
"Certains événements politiques comme le mouvement des gilets jaunes révèlent que des administrateurs, des hauts fonctionnaires, peuvent se comporter comme des voyous en violant la loi et en faisant du fichage discriminatoire à raison de l'appartenance politique, et plus odieux encore, au sein même des hôpitaux publics sur des blessés dont certains gravement mutilés", a commenté auprès de l'AFP Arié Alimi, l'avocat du trentenaire.
Le mouvement des gilets jaunes, né de la contestation d'une hausse des taxes sur les carburants -depuis annulée-, en sera samedi à sa 23ème journée de mobilisation.