Qui est François Boulo, l'un des favoris pour "représenter" les gilets jaunes?

François Boulo à Rouen, le 17 janvier 2019. - CHARLY TRIBALLEAU / AFP
"Pas chef, ni leader" mais pourquoi pas un "représentant"? Mercredi, un sondage a été lancé par Eric Drouet sur le groupe Facebook La France en Colère !!! pour que l'avocat François Boulo devienne un "représentant" du mouvement. Des dizaines de gilets jaunes ont répondu favorablement, avant que le sondage soit rapidement supprimé par son créateur, qui s'en est ensuite justifié dans une autre publication: "les gens sont bloqués avec le terme de représentant".
Eloges et remerciements
Un élément de plus qui démontre en tout cas la popularité grandissante de ce Rouennais de 32 ans, qui a enchaîné les réunions locales et les plateaux télé ces dernières semaines. Plus de 80.000 personnes suivent son actualité sur sa page Facebook, et les spectateurs étaient nombreux lors d'une conférence régionale avec Jérôme Rodrigues, autre figure du mouvement, retransmise en live. À chaque publication, les éloges et remerciements fusent dans les commentaires:
"Boulo merci de nous représenter aussi dignement", "Merci beaucoup de vous battre pour nous tous", "Boulo est tellement fort que plus personne n'ose l'affronter ni l'inviter (...)".
Gaulliste social
Cet avocat, spécialisé dans le droit du travail et de la famille, défend la cause des gilets jaunes depuis les premiers rassemblements sur les ronds points à Rouen.
"J'ai été élevé dans une famille gaulliste sociale où le mépris de classe n'existait pas. Quand vous gagnez bien votre vie, c'est honteux de ne pas aider ceux qui galèrent", expliquait-il en janvier à l'AFP.
La réalité sociale, François Boulo explique la connaître via son métier. "Je défends les gens menacés de saisie de leur maison contre les banques. Les gens n'en peuvent plus", poursuivait alors l'avocat.
Depuis 2014, il passe "des heures et des heures à étudier le budget de l'Etat, à écouter des conférences d'Emmanuel Todd, Frédéric Lordon, Michel Onfray évidemment. Je me suis repassé tous les débats politiques depuis les années 70. C'est génial", racontait-il.
"Je veux fédérer"
"Je veux fédérer, montrer aux gens qu'on est 99% à devoir être d'accord", ajoutait ce pourfendeur d'un "gouvernement des ultrariches", qui "crée Le Pen". "Le problème c'est pas l'immigré, c'est le banquier", c'est-à-dire l'indépendance de la Banque centrale européenne, poursuivait celui qui ne voit pas l'intérêt de dialoguer avec le gouvernement. Le président n'a qu'à "allumer sa télé pour connaître les revendications".
Fin connaisseur du fonctionnement européen, il s'est en revanche opposé à plusieurs reprises à une "liste gilets jaunes" pour les élections européennes, estimant que "le Parlement européen n’a aucun pouvoir pour améliorer la vie des gens".
"Un seul porte-parole n'est pas souhaitable"
Si sa popularité ne cesse de croître, François Boulo assurait en janvier ne pas vouloir devenir porte-parole national: "Un seul porte-parole, ce n'est pas souhaitable", avait-il alors déclaré.
Une déclaration visiblement arrivée aux oreilles d'Eric Drouet, qui a publié mercredi soir un message sur son groupe Facebook en proposant le prénom de six représentants possibles: "Hakim, Priscilla, Laëtitia, Jérôme, Fly..." Et "François", donc.