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Société

Moselle: un maire interdit symboliquement l'usage du LDB

Image d'illustration - Policier portant un LBD 40 le 2 mars 2019 à Bordeaux.

Image d'illustration - Policier portant un LBD 40 le 2 mars 2019 à Bordeaux. - Mehdi Fedouach - AFP

Après les condamnations de la France par l'ONU et le Conseil de l'Europe, Dany Kocher a décidé d'interdire l'usage du LBD au sein de sa commune, en prenant un arrêté symbolique.

"Les lanceurs de balles de défense seront interdits sur le ban de Phalsbourg (Moselle) le 9 mars 2019." Dany Kocher (MoDem), maire de la ville, a publié un arrêté vendredi interdisant l'utilisation des lanceurs de balles de défense (LBD) sur sa commune, pour la manifestation des gilets jaunes de ce samedi 9 mars. Il a été diffusé par le journaliste David Dufresne sur le réseau social Twitter.

Dans l'arrêté, il est notifié que cette décision est prise à la suite de "la demande fin février du commissariat aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe demandant à la France de suspendre l'usage des lanceurs de balles de défense" et de "la requête de l'ONU qui sollicite une enquête sur l'usage excessif de la force dans le maintien de l'ordre en France".

13.000 tirs de LBD depuis le début du mouvement

Depuis plusieurs semaines maintenant, l'usage du LBD par les forces de l'ordre sur les manifestations des gilets jaunes est critiqué. Outre les mises en garde d'instances internationales, plusieurs manifestants ont dénoncé des tirs à la tête, certains ont été éborgnés.

Plus de 13.000 tirs de LBD ont été enregistrés depuis le début du mouvement des gilets jaunes en novembre, et 83 enquêtes concernant des tirs de cette arme controversée sont en cours, a annoncé jeudi Laurent Nuñez, secrétaire d’État auprès du ministre de l'Intérieur. Saisi, le Conseil d'État avait rejeté début février, les demandes tendant à ce qu’il ne soit plus fait usage de cette arme lors des manifestations de gilets jaunes.

Un arrêté symbolique

"Le maire n'ayant pas autorité sur les gendarmes, l'arrêté n'est bien entendu que symbolique", précise David Dufresne, ajoutant: "La Préfecture peut demander au Maire de le retirer, de l'attaquer ou... de laisser faire."

Ce maire avait déjà pris position dans le mouvement des gilets jaunes. En février dernier, il avait refusé de participer au déjeuner à l'Élysée, proposé par le président de la République à 170 élus du Grand Est. A la place, il s'était rendu sur un rond-point occupé par des gilets jaunes locaux, rapporte Le Républicain Lorrain.

Salomé Vincendon