Evasion fiscale: action des "faucheurs de chaises" au procès Cahuzac

150 personnes ont tenté d'aller les déposer lundi devant le Palais de justice de Paris, à l'occasion du procès du compte caché de l'ex-ministre Jérôme Cahuzac. - Miguel Medina - AFP
Pendant des mois, ils ont "réquisitionné" des chaises dans 39 agences de différentes banques, notamment BNP Paribas et HSBC. Réunis place du Châtelet, les manifestants ont tenté d'avancer vers le Palais de justice pour y déposer 196 chaises" à l'ouverture du procès Cahuzac. Les "faucheurs de chaises", comme ils se dénomment, ont très vite été encerclés par des cordons de CRS, qui les ont empêchés d'atteindre le Palais de justice. Ils ont abandonné les chaises sur un pont sur la Seine.
Pourquoi 196 chaises? C'est le nombre de pays participants à la conférence sur le climat de Paris. Pour les "faucheurs de chaises", le message est double. Ils dénoncent l'évasion fiscale et estiment que son montant permettrait de réunir assez de moyens pour financer la lutte contre le changement climatique.
L’évasion fiscale représente entre 60 et 80 milliards d’euros",
"Certes il faut le faire le procès d'un homme, de Jérôme Cahuzac, mais c'est surtout le procès de l'évasion fiscale qu'il faut faire", estime Malika Peyraut, porte-parole des Amis de la Terre France.
"Le gouvernement nous brandit le chiffre de 2,5 milliards d’euros récupérés provenant de fraudes, mais on sait que l’évasion fiscale représente entre 60 et 80 milliards d’euros", dénonce Thomas Coutrot, économiste porte-parole d'Attac France. Et de rappeler la réduction des moyens de l’administration fiscale consacrés aux contrôles, " 3. 000 emplois supprimés depuis cinq ans".
Parmi les manifestants se trouvait l’ancien ministre socialiste du Budget, Christian Sautter. "Je suis depuis toujours opposé à l'évasion et la fraude fiscale. Comme il est écrit dans la déclaration des droits de l'homme, chacun doit payer la contribution publique à hauteur de ses capacités. Je suis là pour résister aux lobbys et multiples organisations qui entretiennent cette évasion fiscale", a-t-il expliqué.