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La mobilisation à Toulouse, "capitale des gilets jaunes", marquée par de fortes tensions

Des manifestants à Toulouse lors du 22e jour de mobilisation.

Des manifestants à Toulouse lors du 22e jour de mobilisation. - Pascal PAVANI / AFP

Des black blocs se sont infiltrés dans le cortège de la manifestation non déclarée des gilets jaunes à Toulouse.

Manifestation sous tension à Toulouse, désignée "capitale nationale des gilets jaunes", pour ce 22e samedi de mobilisation. La place du Capitole a été interdite de manifestation mais les manifestants se sont quand même réunis place Wilson, au niveau du boulevard Jean Jaurès. Selon la police, il y avait 4500 manifestants.

Au total, 37 personnes ont été interpellées pour des jets de projectiles, des dégradations ou port d'arme. Plusieurs manifestants ont également été interpellés dans le cadre de la loi anticasseurs pour dissimulation de visage.

Par ailleurs, peu après 20h00, la préfecture de Haute-Garonne dénombrait 14 blessés "en urgence relative", dont "un représentant des forces de l'ordre", 11 manifestants et deux passants.

Des individus habillés en noir et masqués

La préfecture de haute Garonne a confirmé à BFMTV la présence d'individus habillés en noir, masqués ou cagoulés, équipés, dans le cortège de la manifestation non déclarée. En début d'après-midi, ils ont pris à partie les forces de l'ordre avec de multiple jets de projectiles et des feux d'artifices.

Un engin de chantier de travaux menés sur l'avenue a été incendié, tandis qu'une moto de police a subi des dégradations. Les vitres d’une agence d’intérim, d’une agence immobilière et d’une agence bancaire ainsi que du mobilier urbain ont également été pris pour cible.

Quand la situation s'est tendue, de nombreux manifestants membres gilets jaunes ont quitté leur cortège pour s'éloigner des heurts. Sans parcours défini, les manifestants ont pendant plusieurs heures après les premiers incidents circulé en ville, resserrant régulièrement leurs rangs pour être alors dispersés par la police qui a notamment fait usage de canons à eau.

Maxime Nicole présent dans le cortège

Un calme tendu était toutefois revenu en début d'après-midi, des rangs de manifestants, restés quelques milliers, se reformant pour reprendre un cortège. Là aussi, la police a plusieurs fois tiré des gaz lacrymogènes. 

"Vous avez vu: tout se passait bien et ils nous gazent" s'est indigné Maxime Nicolle, une des figures du mouvement, venu en renfort dans la ville.

"J'ai décidé de venir car il y avait un appel national" à faire de Toulouse, un des bastions du mouvement, l'épicentre de cet acte 22, "mais je suis déçu de cette réponse", a-t-il ajouté. Il a dénoncé comme une "campagne de com' à 12 millions" le grand débat lancé par l'exécutif.

Mélanie Vecchio, Clément Boutin avec AFP