"Il faut savoir s’entraider": les Français divisés sur la question de l'effort de guerre et de la mobilisation de l'épargne

Le choix des Français. Face au contexte international qui se dégrade peu à peu et au désengagement des États-Unis en Ukraine sous la houlette de Donald Trump, les pays européens sont appelés à réagir.
Mercredi, lors de son allocution, Emmanuel Macron a évoqué "de nouveaux choix budgétaires et des investissements supplémentaires qui sont devenus indispensables". Le pays envisagerait d'augmenter significativement ses dépenses en matière de défense pour faire face aux menaces de la Russie.
"Je ne vois même pas la possibilité"
Parmi les hypothèses soulevées, la solution de l'emprunt national. L'État y a eu largement recours au XXe siècle pour financer notamment des politiques de relance économique alors que les répercussions du conflit en Ukraine sont visibles dans le quotidien des Français.
Auprès de BFMTV, les Français interrogés se montrent divisés au sujet de cet emprunt ou de la mobilisation de leur épargne. "Les Français peuvent aider à un moment donné", estime Dario, un habitant des Hauts-de-Seine.
"Moi, je mets de l’argent de côté, si on doit me prendre 100 ou 200 euros pour aider les Ukrainiens, on est avant tout européens et il faut savoir s’entraider", assure-t-il.
Pour d'autres, il est impensable de toucher à cet argent. "Ce sont les Français qui épargnent en fonction de leurs besoins, en fonction de leurs revenus. Je ne vois même pas la possibilité d’aller chercher de l’épargne alors qu’on n'est pas trop sûrs de ce que nous allons devenir", rétorque pour sa part François.
"Idées intéressantes"
Vendredi, le Premier ministre François Bayrou a expliqué que, si rien n'était pour l'heure tranché, un emprunt national était une "possibilité", comme éventuellement un livret d'épargne dédié, pour augmenter les dépenses militaires sans pour autant aggraver le déficit public.
Pour sa part, le ministre des Armées Sébastien Lecornu a également indiqué que le gouvernement réfléchissait à cette solution. "L’épargne populaire et volontaire fait partie des idées intéressantes à creuser et nous en discutons avec Éric Lombard, le ministre de l’Économie et des Finances", assure-t-il.
Face aux menaces extérieures, d'autres solutions sont sur la table. Selon un sondage publié par La Tribune dimanche, 37% des Français sont favorables, car la situation le justifie, à l’augmentation du temps de travail. Ils sont en revanche 50% à être en désaccord.
De la même manière, ils sont 36%, toujours si la situation le justifie, à souhaiter une augmentation du budget de la défense tout en rognant sur d'autres secteurs, dont la santé et l'éducation. Là encore, ils sont 49% à être contre cette hypothèse.
Afin de participer à un rétablissement militaire du pays, 6 Français sur 10 sont en outre favorables au retour d'un service militaire obligatoire.