Pour Gérald Darmanin, l'agression d'Yvan Colonna est un acte "manifestement terroriste"

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin à la sortie de l'Elysée, le 15 décembre 2021 à Paris - Ludovic MARIN © 2019 AFP
L'agression dont a été victime Yvan Colonna, dans la prison où il purgeait une peine à perpétuité pour sa participation à l'assassinat du préfet Erignac, "est un acte manifestement terroriste", a affirmé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin au quotidien Corse-Matin.
"De ce que j'ai compris, (...), c'est un acte manifestement terroriste (...), comme nous en connaissons sur le territoire national", a insisté le ministre dans un entretien publié ce mercredi matin par le journal corse.
Gérald Darmanin doit arriver en Corse ce mercredi, après deux semaines de tension et de violence autour de l'agression du militant indépendantiste à la maison centrale d'Arles (Bouches-du-Rhône), par un autre détenu, qui purgeait une peine de prison pour terrorisme.
Les mots de "crime d'État" sont "insupportables"
Un acte "dont l'objet aurait été le blasphème" a précisé Gérald Darmanin, en faisant référence à Samuel Paty, cet enseignant décapité en 2020 en région parisienne pour avoir montré des caricatures de Mahomet en cours à ses élèves.
Interrogé sur la raison de cette comparaison, le ministre a expliqué avoir trouvé "excessifs, pour ne pas dire insupportables, les mots de crime d'État" renvoyés dans cette affaire Colonna, "alors que nous sommes devant un acte terroriste".
"Lorsque Samuel Paty est assassiné, on ne qualifie pas cette attaque de crime d'État", a insisté Gérald Darmanin.
"L'idée que l'État serait derrière, à organiser la mort d'Yvan Colonna, est insultante et profondément contraire à la vérité", même si tout cela "ne veut absolument pas dire qu'il n'y a pas eu des dysfonctionnements inacceptables".
"Ce ne peut pas être la rue qui commande"
Reconnaissant que la levée du statut de "détenu particulièrement signalé" de Colonna, alors qu'il est dans le coma depuis son agression, "a été perçue comme une provocation", le locataire de la place Beauvau a maintenu qu'il s'agissait d'"une mesure d'humanité", destinée notamment à faciliter les visites de ses proches à l'hôpital marseillais où il est suivi: "il fallait expliquer davantage, dont acte, mea culpa".
Pas question non plus pour le ministre d'admettre que ce sont les manifestations et la tension en Corse qui auraient poussé le gouvernement à lever le statut DPS de Pierre Alessandri et Alain Ferrandi, deux autres membres du "commando Erignac": "je crois que c'est faux, (c'était) dans l'ordre des choses", et leur rapprochement dans une prison corse "avait déjà été acté, la question était uniquement celle du timing", a-t-il assuré.
Pour le rapprochement de ces deux détenus en Corse, Gérald Darmanin a insisté sur "un préalable, qui est le retour au calme": "ce ne peut pas être la rue qui commande", a-t-il martelé