L'état de santé d'Yvan Colonna "est toujours gravissime" selon son avocat

Photo d'Yvan Colonna prise le 4 juillet 2003 après son arrestation en Corse pour l'assassinat du préfet Erignac - - © 2019 AFP
L'état de santé d'Yvan Colonna "est toujours gravissime, il n'est jamais sorti du coma" depuis son agression en prison, a expliqué un de ses avocats, Me Patrice Spinosi, ce mardi à France Inter, en confirmant qu'une demande de suspension de peine allait être déposée.
"L'espoir existe mais il est ténu", a ajouté l'avocat, en précisant qu'"en l'état actuel Yvan Colonna est bien soigné à Marseille et n'a pas vocation à être déplacé": "L'enjeu de son retour en Corse va exister si il vient à se remettre, pour l'instant il est là où il est traité au mieux".
Le militant indépendantiste corse, condamné à la prison à perpétuité pour sa participation à l'assassinat du préfet Erignac en 1998 à Ajaccio, avait été agressé par un codétenu, le 2 mars, dans la prison d'Arles. Il est depuis entre la vie et la mort.
Une demande de suspension de peine bientôt déposée
Confirmant l'annonce lundi soir par un autre avocat d'Yvan Colonna, Me Sylvain Cormier, qu'une demande de suspension de peine pour "pronostic vital engagé" va être déposée ce mardi matin, Me Patrice Spinosi a souligné que cela n'était "pas une faveur" mais seulement "une mesure prévue par le code".
Me Patrice Spinosi a précisé que cette demande sera examinée par le juge d'application des peines: "C'est une faculté, il n'est pas obligé de le faire", a-t-il reconnu, mais ce serait "juste une situation de cohérence, aujourd'hui Yvan Colonna n'est plus en détention en raison de son état et il a vocation à ne plus être considéré comme tel".
L'avocat du militant corse a précisé aussi qu'une telle suspension, si elle était prononcée, ne le serait qu'à titre provisoire": "Si il y a une amélioration de son état, il faudra alors que le juge d'application des peines réexamine la possibilité d'une éventuelle réincarcération".
"Des actions contre l'Etat" seront engagées par la famille Colonna
Me Patrice Spinosi a par ailleurs confirmé que "bien évidemment il va y avoir des actions engagées contre l'Etat" de la part de la famille d'Yvan Colonna: "le temps aujourd'hui n'est pas à ce type de démarche, (...) mais il est certain qu'il y aura des mises en causes d'une faute ou d'une défaillance de l'administration".
Interrogé sur la venue annoncée de Gérald Darmanin mercredi et jeudi en Corse, pour ouvrir "un cycle de discussions" avec les élus sur l'avenir de l'île, l'avocat a rappelé que "la présence d'un ministre de l'intérieur en Corse n'a jamais été un facteur d'apaisement"; "On verra si celle-là est une première !"
Le 2 mars au matin, alors qu'il fait des exercices de sport dans une salle de la prison d'Arles, Yvan Colonna est violemment agressé par un codétenu. Lors de sa garde à vue, ce dernier motivera ses actes en affirmant que le militant corse avait prononcé un "blasphème".